Le Journal de Quebec - Weekend
L’HISTOIRE D’UN PETIT MIRACLE
Véritable phénomène littéraire traduit en une vingtaine de langues,
Agathe, le premier roman de la psychologue danoise Anne Cathrine Bomann, raconte comment deux êtres vides et déprimés se remplissent de vie, à la rencontre de l’un et de l’autre. Cette histoire de petit miracle entre un vieux psychanalyste en fin de course et une patiente qui cherche un sens à sa vie dépeint toute la force des relations humaines.
En fin de carrière, un psychanalyste de 72 ans compte les entretiens ens qui lui restent avec ses patients avant de fermer son cabinet. Mais quand arrive une Allemande délicate, Agathe Zimmermann, tout bascule.
Fragile, transparente, la jeune pianiste a perdu le goût de vivre et force le psychanalyste à la recevoir même me s’il n’accepte plus de nouveaux patients.
Au fil des rendez-vous, des questionnements, ces deux êtres retrouvent un sens à leur vie en décortiquant les grands sentiments humains et de grandes questions existentielles. Qu’estce donc qu’être, devenir quelqu’un, vieillir, désirer ?
TRÈS INTIMISTE
Anne Cathrine Bomann a pris plaisir à écrire ce roman très intimiste, où le changement se distille lentement, presque silencieusement, au rythme des rendez-vous entre les personnages.
« Quand j’ai commencé à écrire ce roman, je ne savais pas du tout ce qui allait arriver à mes personnages. J’avais cette vision d’un homme qui marchait autour d’un lac, ici, à Copenhague. J’avais le sentiment qu’il était très solitaire, âgé, parce qu’il marchait lentement. J’ai décidé qu’il allait être psychanalyste et comme il fallait bien qu’il parle à quelqu’un, Agathe est apparue sur le seuil de sa porte. »
Agathe est un collage de plusieurs personnes qu’elle a elle-même croisées dans sa vie. « J’ai déjà abordé certains des problèmes dont on discute dans le roman dans mon propre cabinet, à titre de psychologue. »
SOLITUDE EXTRÊME
Ce fut intéressant pour elle de créer un personnage de vieux médecin, un homme très seul dont la vie semble être d’un grand vide.
« Il a des conversations très intimes avec beaucoup de gens, chaque jour, mais il se retrouve lui-même très seul à la fin de la journée. Il a l’impression que personne ne lui parle, et que personne ne le voit. »
La peur de l’intimité est également bien présente dans le roman. « La plus grande peur du docteur, dans le roman, c’est de laisser quelqu’un s’approcher de lui. Il n’a jamais laissé quiconque l’aimer. Il a peur d’être aimé et d’aimer quelqu’un. »
Anne Cathrine a déjà rencontré des gens qui, comme Agathe, sont véritablement et profondément malheureux.
« J’ai travaillé avec des gens qui étaient malheureux, et avec des patients qui avaient des troubles de personnalité, qui étaient très anxieux et qui avaientavaien une très faible estime de soi. Ils étaient profondément tristes ett frustrés et avaient perdu le goûtg de vivre. »
La solitude, l’isolement, la tristesse sont universels. « Mon livre n’est pas volumineux,l mais il parle de pllusieurs sujets auxquels bien dess gens peuvent s’identifier. Le propos traverse les frontières, car il est question de la condition humaine. Les relations humaines ont un grand pouvoir de guérison. » Anne Cathrine Bomann est psychologue et vit à Copenhague, au Danemark. Elle est 12 fois championne danoise de tennis de table. Son premier roman a été traduit dans une vingtaine de langues. Elle vient de publier, en danois, un roman pour les jeunes adultes. Elle a déjà visité Montréal dans le cadre de son travail de psychologue.