Le Journal de Quebec - Weekend
SUSPENSE INTENSE AU COEUR DE BROOKLYN
Premier roman de l’écrivaine new-yorkaise Aimee Molloy, La
mère parfaite s’est retrouvé instantanément au palmarès du New York
Times lors de sa sortie en anglais. Ce thriller exaltant, intense, dérangeant raconte d’heure en heure ce qui se passe lorsqu’un bébé est enlevé, dans son berceau, au coeur de Brooklyn. Traduit en 18 langues, le roman sera bientôt adapté au grand écran.
Nell, Francie et Colette font partie d’un groupe de jeunes mamans de Brooklyn qui ont sympathisé pendant leur grossesse. Pour échapper, ne serait-ce que quelques heures, à leur routine quotidienne, elles décident d’organiser une sortie le so oir du 4 juillet.
Les copines arrivent mêmeme à convaincre Winnie, une mère célibataire du groupe qui hésite à confier son bébé à une gardienne. Peut-être aurait-elle dû se fier à son intuition? Lorsqu’elle rentre chez elle, son fils a disparu et la soirée tourne au cauchemar.
Pendant que l’enquête traîne et que les policiers multiplient les erreurs, les amies de Winnie décident de prendre l’enquête en main elles-mêmes et se lancent dans une course pour retrouver l’enfant. Bonne idée ou source d’autres problèmes, puisque les médias s’intéresseront à elles de très près?
CRITIQUE SOCIALE
Aimee Molloy, elle-même mère de deux filles, égratigne le vernis des apparences, ddirige les projecteurs vers le rramassis de préjugés que lla société entretient et crittique la pression mise suur les femmes pour qqu’elles soient des mères parfaites, dans son premier roman. « Mon livre est pprésenté comme un th hriller et je ne savais paas comment il allait êtree reçu », commente-telle, enn entrevue. « Je suis agréablement surprise de constater à quel point beaucoup de gens souhaitent aborder le côté plus féministe de mon livre. C’est ce qu’il est, en fait : je parle de toute la pression mise sur les femmes, laquelle est tout simplement exagérée après qu’elles ont accouché. »
« Je souhaitais aborder ce thème et j’y ai réfléchi pendant environ un an avant de commencer à écrire mon histoire sous forme de thriller », ajoute-t-elle.
« On veut savoir ce qui advient du bébé, bien sûr, mais mon livre parle de ce qui arrive, psychologiquement, aux personnages. »
PRESSION ÉNORME
« J’ai eu mon premier enfant en 2012 et je ressemble aux personnages du roman : je vis à Brooklyn et mon mari et moi, nous n’avons pas de famille dans les environs. Je savais que ça allait être dur d’avoir un nouveau-né, parce qu’on n’avait pas d’aide », dit-elle.
Les croyances, les obligations de faire ceci, de manger cela, sont exacerbées, croit-elle, par internet et les réseaux sociaux.
« Il faut être capable d’avoir vraiment confiance en soi et savoir faire la part des choses », note-t-elle en racontant à quel point elle a eu des problèmes d’allaitement à la naissance de son premier enfant.
La romancière est d’avis que cette quête de perfection – retrouver la silhouette de rêve six semaines après l’accouchement, allaiter sans problème, être de bonne humeur malgré les nuits sans sommeil – n’est pas vraiment réaliste.
« C’est tellement ridicule. On voit des actrices qui font la une des magazines, en bikini, six semaines après leur accouchement. Je trouve ça fascinant. C’est ce qu’on attend de vous ? C’est terrible. Et finalement, on fait ce qu’on a à faire. Et à la naissance du deuxième enfant, on se fiche pasp mal de tout cela! »