Le Journal de Quebec - Weekend

Carrie: Intensité et frissons garantis

LOS ANGELES | Parmi les scènes de films d’horreur qui sont passées à l’histoire, il y a assurément celle dans laquelle Sissy Spacek se fait humilier publiqueme­nt à son bal de finissant, aspergée de la tête au pied de sang de cochon.

- Lisa Wilton Agence QMI

Un moment troublant du film Carrie de 1976. La pression était donc énorme sur l’équipe de tournage du remake à rendre cette scène aussi intense et choquante que dans la version originale.

Cette cruelle plaisanter­ie où l’on déverse une chaudière de sang sur Carrie White a mis deux jours à être tournée et des heures de nettoyage après chaque prise.

«Je pense que l’équipe était plus terrifiée que je ne l’étais», a partagé Chloe Grace Moretz, qui tient le rôle de l’adolescent­e troublée, dotée du pouvoir de télékinési­e.

«Pour ma part, j’avais juste à attendre qu’on me déverse le tout dessus».

Si Moretz prétend avoir gardé son calme durant le tournage de cette fameuse scène, la réalisatri­ce Kimberly Peirce ( Boys Don’t Cry) s’est dite pour sa part très tendue.

«C’est découragea­nt, parce que c’est la scène fétiche du film original, a-t-elle relaté. Il fallait que le sang tombe d’un coup sur sa tête et se répande aussitôt sur son visage. Nous avons dû faire plusieurs essais.»

Malgré tous les tests réussis sur la doublure de Moretz, Peirce était tout de même inquiète du résultat rendu à l’écran et elle était doublement stressée à l’idée de tourner cette scène devant les médias.

«J’ai pensé: “Avez-vous perdu la tête? Pourquoi les journalist­es sont-ils invités ici aujourd’hui? Et si ça ne marchait pas?”», a-t-elle raconté. «J’étais rongée d’inquiétude et ne pouvais regarder Chloe. La vidange de sang a été réalisée avec succès, et tout le monde a applaudi.»

DANS UNE BULLE

Carrie est l’adaptation du roman de Stephen King, qui a choqué beaucoup de lecteurs à l’époque (1974) et qui a été banni de plusieurs librairies aux États-Unis. Quatre décennies plus tard, le récit d’une adolescent­e introverti­e se vengeant de l’humiliatio­n de ses camarades de classe grâce à des pouvoirs extraordin­aires est d’actualité, selon Moretz. «Tout le monde est passé par là, a-telle dit. Carrie est une fille naïve et on se paye sa tête. Une situation que tout le monde a vécue un jour où l’autre. Vous savez que les gens rient de vous, mais ne comprenez pas pourquoi. C’est un aspect très intéressan­t du personnage.»

La petite Carrie, naïve et timide, est aux antipodes de la confiante jeune fille de 16 ans qui l’incarne.

Mais Moretz dit tout de même saisir ce que peuvent ressentir les marginaux.

«Je fais mes études de la maison depuis l’âge de 9 ans», a dit Moretz, qui a fait ses débuts dans la série télévisée

The Guardian en 2004. Depuis, elle a tenu le rôle d’une tueuse à gages dans Kick-Ass et joué dans le film de Martin Scorcese Hugo, récompensé aux Oscars.

«Mon quotidien est très différent de celui de mes amis. Je vis dans une bulle. Je n’ai pas l’occasion d’interagir avec des gens de mon âge à coeur de journée. Ce que j’ai en commun avec Carrie est de ne pas connaître l’univers des adolescent­s. Quand je suis avec une bande d’adolescent­s, je ne sais pas ce qui arrive et je suis à l’extérieur de ma zone de confort.»

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CARRIE

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