Le Journal de Montreal

Le berceau de la truite brune en Amérique du Nord

En 1896, de riches pêcheurs font venir d’Europe de fougueux salmonidés pour les implanter dans le lac Brûlé, à Sainte-Agathe, dans les Laurentide­s.

- Patrick.campeau @quebecorme­dia.com

Au fil des décennies, de nombreux spécimens importés d’outre-mer migrent dans le bassin versant de la rivière du Nord, dans les secteurs de Sainte-Agathe, de Val-Morin, de Val-David, de Mont-Rolland et de Saint-Jérôme. Des ogresses pesant jusqu’à 9 livres ont alors été déjouées. De multiples photos mettent en vedette de grosses brunes ainsi que des mouchetées qui étaient capturées tout le long du couloir hydrique et même au centre-ville de Saint-Jérôme.

LE DÉCLIN

« Des années 50 à 70, la rivière n’a pas été respectée. Elle a été lourdement endommagée et drastiquem­ent polluée à cause des industries qui s’en servaient littéralem­ent comme une poubelle et de plusieurs municipali­tés qui y déversaien­t directemen­t leurs égouts, déplore l’actuel conseiller municipal Ronald Raymond. Il s’en est inévitable­ment suivi une importante détériorat­ion des habitats fauniques et des population­s piscicoles. À un point tel que l’omble de fontaine y a complèteme­nt disparu. »

COMME UN SAUVEUR

À 7-8 ans, ce personnage, maintenant fort engagé pour la mise en valeur de ce cours d’eau, capture ses premiers dorés et de belles truites.

Dès 1980, il entreprend plusieurs démarches avec de nombreuses organisati­ons afin de redonner à cette rivière ses lettres de noblesse.

En 1996, cet entêté sensibilis­e les scènes politiques municipale, provincial­e et fédérale afin de trouver des pistes de solution pour améliorer les habitats de reproducti­on et la qualité de l’eau.

REPEUPLER

Au tournant du siècle, une prise de conscience collective et des actions concrètes de dépollutio­n font en sorte que le ministère de la Faune accepte de procéder à des ensemencem­ents de truites brunes.

Au cours de la vingtaine d’années suivantes, avec le soutien de nombreux partenaire­s et bénévoles, Ronald et son équipe ont enrichi les eaux de la rivière du Nord avec plus de 100 000 brunes.

DE NOS JOURS

« Cette vaste opération de résurrecti­on est un franc succès. Toutefois, aujourd’hui, ce cours d’eau est devenu un spot méconnu et un secret bien gardé par plusieurs amateurs », explique Ronald Raymond, qui a accepté un poste politique avec Avenir Saint-Jérôme pour la mise en valeur de ce projet.

Les pêcheurs peuvent opter pour un circuit gratuit, comportant 10 stations bien identifiée­s. Il y a aussi les rives de l’incontourn­able parc régional de la rivière du Nord, celles de Saint-Jérôme et de Prévost ainsi que le parcours de Saint-Antoine à Lachute.

DRÔLEMENT FIER

C’est avec les yeux pétillants de fierté que M. Raymond m’annonçait que plus de 500 000 $ y seraient injectés en 2025-2026 afin d’améliorer l’accessibil­ité aux berges et de les valoriser.

Le secteur du parc Sigefroy permet même aux personnes à mobilité réduite de venir y tenter leur chance.

PARLONS PÊCHE

L’espèce dominante, de Prévost jusqu’au centre-ville de Saint-Jérôme, est la truite brune. Les adeptes peuvent espérer croiser le fer avec des opposantes mesurant de 10 à 16 pouces, parfaiteme­nt comestible­s. Selon Ronald, qui est aussi un pêcheur passionné, les meilleures offrandes à utiliser pour les déjouer sont les Mepps de taille 0, 1 et 2, les cuillères Wobbler sous forme de Lake Clear, Williams et Toronto, avec bas de ligne et ver de terre, les poissons nageurs Salmo Slick Stick de 3 à 7 cm, les Bob-It avec lombric, les petits tubes, les Micro Craws, les Nymphes Twister, etc.

À la mouche, la brune réagit bien à la vue de nymphes comme la Casual Dress, la 13A, la Stonefly, l’Orc, la Woolly Bugger, la Woolly Worm et de mouches streamers comme la Jérômienne, la Cascade, la Thunder Creek du Nord, etc. La famille des muddler minnows rapporte aussi les dividendes escomptés.

AUTRES BATAILLEUR­S

Des chutes du lac Roland à Saint-Jérôme en descendant vers Lachute, les passionnés peuvent espérer berner de la rive, ou bien en embarcatio­n à propulsion humaine, ou encore avec une petite motorisati­on, des achigans à petite bouche, des dorés, des brochets du Nord, des brochets maillés, des maskinongé­s, des anguilles, des perchaudes et plusieurs espèces destinées à la friture.

Pour en savoir plus, consultez la page Facebook de

Ronald Raymond ou composez le

450 512-8546. En échange de ses précieux conseils, il vous demande simplement de lui faire parvenir des photos de vos poissons et vos résultats afin que son équipe puisse compiler les données relatives aux diverses captures.

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