Le Journal de Montreal

Jamais vu autant de policiers en temps de paix

La cérémonie d’ouverture met la police française sur les nerfs, pour le dire poliment.

- UN COMMENTAIR­E DE JOSEPH FACAL

Il y a quelques mois, quand l’idée d’une procession de bateaux sur la Seine avec les délégation­s à bord avait été lancée, elle n’avait pas mâché ses mots. Elle avait carrément dit aux autorités politiques que c’était une très, très mauvaise idée si on se souciait de minimiser les risques et pas simplement d’offrir au monde de belles images.

Souvenez-vous de l’attentat contre Trump. Il y avait très peu de bâtiments avec des toits à proximité de la tribune.

Pourtant, un jeune homme pas profession­nel du tout a réussi à déjouer la sécurité et à se hisser sur l’un d’eux.

Imaginez maintenant le nombre de toits à surveiller de chaque côté de la Seine sur les six kilomètres du défilé.

La France abrite par ailleurs des milliers de gens déjà classés comme des risques de sécurité, sans compter que c’est un pays avec de nombreux points d’entrée.

PARTOUT

La décision de faire le défilé fluvial fut maintenue, et la police fait ce qu’elle peut depuis.

Il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas.

Dans ce qu’on voit, il y a un déploiemen­t policier dont je n’ai jamais, jamais vu l’équivalent dans un pays démocratiq­ue en temps de paix.

Il y a des policiers à tous les carrefours importants, toujours en groupe. Si le but est de rassurer et de dissuader en même temps, c’est très réussi.

Les policiers français ont aussi, je dois dire, des allures de flics comme dans les films : barbe taillée, menton carré, épaules larges.

Pas tout à fait des allures d’agents de pastorale.

Périodique­ment, des caravanes de dix ou quinze voitures de police passent en trombe sur les grandes artères, gyrophares hurlants.

Ils ne vont pas vers un endroit précis. Ils montrent leur présence.

On a complèteme­nt fermé l’accès aux abords de la Seine avant la cérémonie.

Autour des sites de compétitio­n et d’autres sites névralgiqu­es, des barrières forcent les piétons à de longs, longs détours. Catastroph­ique pour les commerces dans ces zones désormais inaccessib­les.

La cérémonie marquera le début des Jeux, mais la police aura mis derrière elle l’événement qu’elle craint le plus.

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