Le Journal de Montreal

Fier de ne pas avoir abandonné

Un entraîneur a reçu le soutien de collègues et de ses nageuses vedettes afin de garder la tête hors de l’eau

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PARIS | Les deux dernières années ont été particuliè­rement rock and roll pour l’entraîneur Greg Arkhurst, qui est venu bien près de tout abandonner.

Arkhurst, qui vivra ses premiers Jeux olympiques comme entraîneur après les éditions de 2000 et 2004 comme nageur sous les couleurs de la Côte d’Ivoire, a perdu son père en novembre 2022.

L’an dernier, il a été pris dans la tourmente au sein du club CAMO alors que tous les membres du conseil d’administra­tion ont remis leur démission et que l’entraîneur a écopé d’une suspension de deux semaines.

Cet hiver, au retour du championna­t mondial à Doha, Katerine Savard a coupé les ponts avec Arkhurst et a déménagé à Québec, où elle a retrouvé son premier entraîneur, Marc-André Pelletier.

« Je suis très fier de ne pas avoir lâché parce que c’est venu très près », a-t-il confié.

DES APPUIS DE TAILLE

Dans cette tempête, Arkhurst a reçu des appuis importants qu’il n’oubliera jamais. Trois entraîneur­s de CAMO ont démissionn­é en guise d’appui à leur collègue dont le contrat n’avait pas été renouvelé. Les nageuses vedettes Mary-Sophie Harvey et Katerine Savard se sont également rangées dans le camp d’Arkhurst.

« Ce fut un geste fort de leur part que je n’oublierai jamais, a-t-il souligné. Ils sont allés au bâton pour moi. Mary, Kat et tout le groupe de nageurs m’ont soutenu. Malgré les événements, je n’ai gardé aucune rancoeur, aucune haine et c’est ce dont je suis le plus fier. Les événements sont derrière moi. »

SAVOIR APPRENDRE DE SES ERREURS

L’Officier des plaintes lui a décerné une suspension de deux semaines.

« Je ne suis pas parfait, l’humain n’est pas parfait, mais je ne répéterai pas les mêmes erreurs. J’ai beaucoup appris et j’ai fait un tri dans mon entourage. »

Le boulot lui a permis de s’accrocher. « J’aime tellement mon travail et c’est ce qui m’a permis de garder la tête hors de l’eau », a-t-il illustré.

Arkhurst a perdu son plus grand fan quand son père est décédé.

« Marié à une Française de race blanche, mon père comprenait la réalité d’une personne de race noire et il était fier que je travaille dans un milieu où je suis très minoritair­e. Depuis son décès, il m’accompagne dans ce cheminemen­t. »

UN DÉPART PAS FACILE À ACCEPTER

Entraîneur de Savard après les Jeux de Tokyo en 2021, Arkhurst a difficilem­ent encaissé la décision de la nageuse de PontRouge de retourner à Québec.

« J’ai toujours respecté le choix de mes athlètes, mais ce ne fut pas facile, a-t-il résumé. Sa décision n’a pas été une surprise. J’aurais voulu être présent pour l’accompagne­r dans sa tentative de se qualifier pour ses 4e Jeux, mais je ne pouvais pas choisir pour elle. Après la déception de ne pas se qualifier pour Paris, elle sera en mesure, avec le recul, d’être très, très fière de ce qu’elle a accompli. »

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PHOTO RICHARD BOUTIN Au moment du dévoilemen­t de l’équipe canadienne en mai dernier à Toronto, la nageuse Mary-Sophie Harvey et son entraîneur, Greg Arkhurst, affichaien­t leur plus beau sourire.
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