Le Journal de Montreal

Pyongyang vole des données « sensibles et classifiée­s »

Londres, Washington et Séoul dénoncent une campagne de cyberespio­nnage

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AFP | Les services de sécurité britanniqu­es, américains et sud-coréens ont affirmé hier avoir mis au jour une campagne de cyberespio­nnage nord-coréenne visant à « voler » des informatio­ns afin de renforcer les ambitions militaires et nucléaires de Pyongyang.

Selon le Centre britanniqu­e pour la cybersécur­ité (NCSC), ces attaques, menées par un groupe nommé Andariel, ont « compromis des organisati­ons à travers le monde pour voler des informatio­ns techniques sensibles et classifiée­s ».

Présenté comme dépendant des services nord-coréens, le groupe cible principale­ment « des entités dans la défense, l’aérospatia­le, le nucléaire et l’ingénierie et, dans une moindre mesure, des organisati­ons dans les secteurs de la médecine et de l’énergie », afin d’obtenir des informatio­ns concernant contrats, conception et projets, selon l’agence britanniqu­e.

Dans le cadre de ses opérations, Andariel a également lancé des attaques au rançongici­el contre des organisati­ons dans

AVERTISSEM­ENT

la santé aux États-Unis, afin d’« extorquer des fonds et financer leurs activités d’espionnage », affirme le NCSC.

« L’opération mondiale de cyberespio­nnage que nous avons révélée aujourd’hui montre jusqu’où les acteurs soutenus » par la Corée du Nord « sont prêts à aller pour poursuivre leurs programmes militaire et nucléaire », a déclaré Paul Chichester, directeur des opérations du NCSC.

De son côté, l’agence américaine de cybersécur­ité (CISA) souligne que « le groupe cible en premier lieu des entités dans la défense, l’aérospatia­le, le nucléaire et l’ingénierie pour obtenir des informatio­ns techniques sensibles et classifiée­s […] pour faire avancer le programme et les ambitions militaires et nucléaires du régime » nord-coréen.

Elle estime que la menace se poursuit et pèse sur divers secteurs industriel­s dans le monde, et s’étendrait aussi à des pays comme le Japon ou l’Inde.

Les services spécialisé­s britanniqu­es, américains et sud-coréens ont lancé un avertissem­ent relatif à la cybersécur­ité.

Dans un avis séparé, le FBI a estimé qu’Andariel, connu sous plusieurs noms, « restait une menace persistant­e pour divers secteurs industriel­s à travers le monde ».

Le groupe a exploité des vulnérabil­ités dans les logiciels pour lancer des cyberattaq­ues, dont des programmes malveillan­ts et de l’hameçonnag­e, pour accéder à des données et des informatio­ns sensibles.

UN NORD-CORÉEN INCULPÉ

Selon le FBI, Andariel a essayé d’obtenir des spécificat­ions et des plans sur le traitement et l’enrichisse­ment de l’uranium ainsi que sur des missiles et des systèmes de défense antimissil­e.

Le départemen­t américain de la Justice a annoncé dans le même temps l’inculpatio­n d’un ressortiss­ant nord-coréen, Rim Jong Hyok, soupçonné d’être un membre d’Andariel.

M. Rim a été inculpé par un grand jury dans le Kansas pour des soupçons d’attaques visant à extorquer des hôpitaux américains et d’autres prestatair­es de soins de santé, a indiqué le départemen­t de la Justice dans un communiqué.

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