La COVID n’a pas encore dit son dernier mot
C’est le temps béni des vacances. Même la saga Trump-Biden-Harris ne rivalise pas avec le besoin normal de décrocher des mauvaises nouvelles. Il flotte pourtant encore dans l’air quelque chose qu’on appelle la « COVID-19 ».
Ma soeur revient justement d’une hospitalisation difficile par moments sur un étage dit « Éclosion COVID », dont je vous reparlerai à mon retour de congé.
À l’urgence, on m’a dit que la COVID était un virus dominant en Occident depuis des semaines, mais que les gouvernements ne veulent plus en parler.
Résultat : les citoyens sont mal ou peu informés. En fait, les Québécois commencent à peine à apprendre que la COVID est en remontée cet été.
Comme le rappelle la Dre Cécile Tremblay en entrevue avec LCN, non seulement le nombre d’hospitalisations grimpe, mais le virus fait au moins trois morts par jour.
Selon la microbiologiste et infectiologue au CHUM, le taux de positivité à la COVID est même « très au-delà des taux que l’on trouvait acceptables pendant la pandémie ».
Il y a donc tous ceux qui se retrouvent à l’hôpital alors qu’en été, les services y sont encore plus manquants qu’à l’habitude. Et combien en sortiront avec la COVID longue ou même une autre infection attrapée à l’hôpital ?
Bref, quand l’information publique manque, la prévention en prend pour son rhume. La vaccination est championne de la prévention, mais d’autres précautions connues auraient aussi pu être recommandées par les autorités politiques.
DANS LA BOÎTE À OUTILS
Dans une entrevue récente au Devoir, le Dr Luc Boileau, directeur national de santé publique, reconnaissait la hausse des hospitalisations, mais sans plus.
Parmi les outils face au virus, on sait qu’il y a aussi le Paxlovid – un antiviral de Pfizer connu pour amoindrir les symptômes chez les personnes à risque de complications de la COVID.
Le Dr Luc Boileau avait souvent conseillé aux personnes vulnérables testant positif au virus de se prévaloir de ce traitement qu’il jugeait « très utile ».
Or, selon des pharmaciens avec qui j’ai parlé, obtenir le Paxlovid couvert par la RAMQ pour les personnes s’y qualifiant serait difficile depuis des mois.
Le Paxlovid n’est toutefois pas en rupture de stock. Des pharmaciens de chaînes différentes m’ont dit qu’il serait disponible, mais à un coût variant de 500 $ à 1000 $, payé par le patient ou son assurance privée.
PRENDRE LA RELÈVE
Au printemps, la même situation avait été rapportée en Ontario. La raison ? Depuis le printemps, le gouvernement fédéral, responsable de fournir le Paxlovid aux provinces, a cessé de le faire.
Or, selon les experts, élargir l’accès au Paxlovid tout en le couvrant pourrait contribuer à réduire le nombre de décès, d’hospitalisations, de COVID longue et d’autres séquelles nuisibles. Soit dit en passant, c’est le même médicament que Joe Biden a pris la semaine dernière pour éviter des complications de la COVID. En janvier, le Dr Donald Vinh, infectiologue et microbiologiste au Centre universitaire de santé McGill, constatait, en entrevue avec Le Journal, que le Paxlovid était pourtant déjà « sous-utilisé » au Québec.
« L’accès est certainement un obstacle qui empêche son utilisation », disait-il. Depuis que le fédéral s’en est retiré, l’accès serait encore plus limité. Les provinces seraient sages de rendre le Paxlovid plus accessible encore, tout en couvrant ses coûts. Ce qui, en retour, leur économiserait des sommes considérables en soins de santé.
Non seulement le nombre d’hospitalisations grimpe, mais la COVID-19 fait au moins trois morts par jour.