Une coquille vide et confuse
Le MaXXXine de Ti West est plutôt décevant
Après X et Pearl, le cinéaste américain Ti West termine aujourd’hui sa trilogie avec le très attendu MaXXXine, une oeuvre visuellement frappante… mais complètement vide et confuse.
Six années se sont écoulées depuis le massacre texan ayant décimé l’équipe de tournage d’un film pornographique. Seule survivante, Maxine Minx, est partie refaire sa vie à Hollywood, toujours dans le but d’y voir son étoile briller de tous ses feux. Mais le passé, lui, est toujours à ses trousses. Et elle devra en affronter les démons et s’en affranchir une fois pour toutes lorsqu’elle décroche le convoité premier rôle dans un film d’horreur.
On suit donc l’ascension de cette ancienne nymphe de la porno dans l’industrie cinématographie, plus que jamais étouffée par l’ambition. Et c’est là que repose un des principaux problèmes de MaXXXine : si l’(anti)héroïne charmait par sa candeur et sa naïveté dans X, elle nous revient plus froide — pour ne pas dire antipathique — pour ce nouveau tour de piste.
Est-ce qu’on s’attache à elle ? Non. Et est-ce qu’on souhaite réellement qu’elle voie ses rêves se réaliser ? Pas vraiment.
INTRIGUE ÉCHEVELÉE
Il faut dire que l’intrigue n’aide en rien, celle-ci étant particulièrement échevelée et brouillonne. Car Ti West — qui signe également le scénario — a surchargé son récit d’éléments disparates qu’il tente tant bien que mal d’amalgamer, sans le moindre succès. On fraie donc ici dans des univers rappelant ceux de 8 mm, Body Double, Blow Out ou encore Vice Squad : La descente aux enfers, mais sans jamais frôler le génie de ces oeuvres marquantes.
Résultat : un film visuellement attrayant avec ses environnements chromatiques alléchants et sa trame sonore décoiffante. Mais tout ça n’est que poudre aux yeux, l’éclat de ces paillettes semblant destinées à nous faire détourner le regard du cruel manque de substance et de propos de MaXXXine.
Et ça, même si tous les artifices du monde ne pourraient masquer la vacuité navrante de ce film dont le souvenir s’estompe dès qu’on quitte la salle de cinéma.