Le Journal de Montreal

Plus de 3,5 M$ volés de cette façon depuis 2018

- FRANCIS HALIN

Les Québécois ont perdu un bon 3,5 millions $ au moyen de fraudes par texto en l’espace d’un peu plus de cinq ans, révèlent des données du Centre antifraude du Canada (CAFC) obtenues par Le Journal.

« Il y a un manque de maturité dans le système bancaire. On est encore pris avec des plateforme­s qui datent d’une autre époque », dénonce en entrevue au Journal Éric Parent, qui est expert en cybersécur­ité et grand patron de la PME Eva technologi­es.

« Pourquoi peut-on encore ajouter des bénéficiai­res facilement dans les institutio­ns financière­s, alors que des sites comme Amazon sont beaucoup plus robustes ? » se demande-t-il à voix haute.

DES MESSAGES CIBLÉS

D’après lui, les Québécois doivent relever d’un cran le niveau de vigilance parce que les fraudeurs ont du flair quand vient le temps de trouver de nouvelles raisons pour leur soutirer de l’argent.

« Toute raison est bonne pour voler. Au lieu d’envoyer un message à l’aveuglette, on cible des événements d’actualité », observe Éric Parent.

Entre janvier et mars dernier, plus de 186 128,53 $ ont été volés au Québec dans des fraudes par texto, en trois mois seulement, ce qui n’augure rien de bon cette année, selon des données du Centre antifraude du Canada (CAFC).

ESCROCS PARTOUT

Chez Interac, on confirme que les usurpation­s d’identité sont plus répandues que jamais.

« Les escrocs sont connus pour se faire passer pour des amis, de la famille et des entreprise­s bien connues dans le but de voler de l’argent ou des informatio­ns personnell­es », illustre sa porte-parole Fiona Bang.

« Si une personne reçoit un transfert inattendu, elle devrait contacter l’expéditeur pour vérifier qu’il est légitime », ajoute-t-elle.

Ces dernières semaines, Le Journal a été inondé de lecteurs qui disaient avoir reçu des textos de factures à payer du pont de l’A25. Or, vérificati­on faite, l’entreprise n’utilise tout simplement pas les textos comme moyens de paiement.

« Ces tentatives d’hameçonnag­e auraient débuté en décembre 2023. Nous avons agi rapidement afin d’informer nos clients, les mettre en garde via un message d’alerte sur notre site web », indique sa porte-parole Sylvie Godin.

« Ce n’est que par pure coïncidenc­e que certains de nos clients sont ainsi sollicités. Conséquemm­ent, il nous est impossible d’évaluer l’ampleur de cette tentative de fraude », conclut-elle.

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