Le Journal de Montreal

Est-ce abuser que de demander de l’aide ?

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Ma soeur m’a dit que vous aviez reçu des lettres de grandspare­nts qui en ont ras le bol de se faire demander pour garder leurs petits-enfants, mais qui n’osent pas le dire, de peur de passer pour des égoïstes. Je ne sais pas si elle m’a dit ça parce qu’elle est jalouse que je sois aidée par nos parents qui accueillen­t nos enfants trois jours par semaine après l’école, vu que mon conjoint et moi sommes encore au travail, et que quand on passe les chercher pour souper, ils ont déjà fait leurs devoirs avec mon père et que ma mère les a mis en pyjama.

Je sais qu’au premier regard, c’est beaucoup pour mes parents de faire ça, mais je vous signale qu’ils ne se sont jamais plaints depuis le début de l’année scolaire quand on s’est acheté une maison près de chez eux pour se faciliter la vie.

Ma question est la suivante : Est-ce que vous pensez, comme me le laisse sous-entendre ma soeur, que je coince mes parents en leur imposant mes enfants, que j’abuse d’eux, et qu’ils n’osent pas me le dire pour ne pas me faire de la peine ? Ou bien pensez-vous comme moi que c’est juste par jalousie de ne pas être la bénéficiai­re d’un si beau cadeau qu’elle m’en a parlé ? Je vous signale ici que ma soeur, plus vieille que moi de cinq ans, n’a jamais pu avoir d’enfants, et que son couple est fermé à la possibilit­é d’adopter.

Moi je pense que nos parents sont heureux d’avoir nos enfants si souvent dans leur vie, car ils nous en parlent régulièrem­ent. Je sens aussi que ça sert à combler le vide conséquent à leur prise de retraite à tous les deux. Mais mon conjoint reste avec le doute que ma soeur a semé en nous, probableme­nt intentionn­ellement. Qu’en pensez-vous ?

Une soeur qui doute

Tant en ce qui concerne les véritables intentions de votre soeur qu’en ce qui concerne les supposés non-dits de vos parents, c’est avec elle et avec eux que vous devriez en discuter pour en avoir le coeur net. Maintenir le flou actuel ne pourra que vous enfoncer un peu plus dans l’échafaudag­e de raisons, toutes plus délirantes les unes que les autres, parce que vous n’avez pas le courage d’aller à la source de l’informatio­n. Mais ça suppose aussi que vous êtes prête à faire face à la musique, et avoir une solution de remplaceme­nt, si jamais vos parents vous disent qu’effectivem­ent ils appréciera­ient de retrouver leur liberté.

La peur n’est pas un moteur de vie pour un enfant

Je suis la maman d’un petit garçon de quatre ans que j’adore, mais que je ne me décide pas à laisser entre les mains de quelqu’un d’autre que moi parce que j’ai peur pour son avenir, peur qu’il perde sa naïveté aux mains de prédateurs que je n’aurais pas vus rôder autour de lui. Mais ma peur de ce qui pourrait lui arriver en mon absence me retient de le placer en garderie pour retourner travailler comme le souhaite mon conjoint qui dit avoir envie de retrouver sa blonde d’avant.

Comment elles font les autres mères pour laisser aller leur petit en dehors du nid quand le monde autour est si méchant et si imprévisib­le ?

Maman pour toujours

Tout ce que vous risquez d’obtenir avec votre hypervigil­ance, c’est de traumatise­r à jamais votre enfant et le priver de se développer normalemen­t pour être capable de faire face aux aléas de la vie. Laissez son papa jouer son rôle avec lui, et comme ce dernier le souhaite, placez-le en garderie pour lui permettre de socialiser. En ce qui vous concerne, il serait temps de trouver un moyen (yoga, méditation ou autre…) pour vous calmer intérieure­ment afin de rendre service à votre enfant.

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