La vague de vente d’actifs pas encore terminée chez Hydro
Après deux cessions en autant de semaines, d’autres pourraient bientôt suivre Hydro-Québec a annoncé hier une deuxième vente d’actifs en mois de deux semaines et d’autres pourraient bientôt suivre.
« JE TROUVE CELA DOMMAGE, TM4, PARCE QUE C’EST UNE EXPERTISE QUI RISQUE DE S’EN ALLER. IL Y A DES RISQUES QUE ÇA PARTE. ILS PEUVENT DÉLOCALISER. ON N’A PLUS UN MOT À DIRE » – Pierre Langlois, consultant en mobilité électrique
La société d’État cédera sa participation restante de 45 % dans son ancienne filiale TM4, qui fabrique des moteurs électriques, à l’américaine Dana pour une somme qui reste à déterminer.
« Les parties doivent maintenant s’entendre sur la juste valeur marchande de cet actif afin de conclure la transaction », a indiqué Hydro.
« C’est une compagnie à forte croissance. Au départ, c’était déficitaire, mais maintenant, c’est profitable et c’est pour ça qu’on trouve que le moment est opportun [pour vendre] », a expliqué le chef des finances d’Hydro-Québec, Maxime Aucoin.
« Je trouve cela dommage, TM4, parce que c’est une expertise qui risque de s’en aller. Il y a des risques que ça parte. Ils peuvent délocaliser. On n’a plus un mot à dire », a soutenu Pierre Langlois, consultant en mobilité électrique et auteur.
À la fin avril, Hydro avait également confirmé la cession de ses activités d’essais à haute tension, installées à Varennes, au géant japonais Hitachi, lequel a reçu une aide de 30 M$ de Québec en lien avec ce dossier.
« ÉVALUER CERTAINES ACTIVITÉS »
Hier, le géant de l’électricité a dit vouloir axer ses efforts sur son « plan d’action 2035 », qui prévoit une hausse de sa production et un renforcement de son réseau. Résultat : d’autres cessions d’actifs sont à prévoir.
« Notre plan est très ambitieux et pour le réaliser, nous devons nous concentrer sur notre coeur de métier et les investissements de l’ordre de 150 à 180 milliards de dollars qui sont requis. Nous sommes donc à évaluer certaines activités spécifiques, périphériques et d’ampleur limitée qui ne sont pas du tout liées à notre mission de base », a affirmé Caroline Des Rosiers, porte-parole de l’entreprise publique.
Hydro-Québec détient des participations dans une dizaine de filiales (dont Hilo, EVLO ainsi que le producteur américain Great River Hydro) et d’entreprises indépendantes, dont le producteur québécois Innergex.
En 2018, Dana avait pris le contrôle de TM4 en achetant 55 % de l’entreprise pour 165 millions $. Depuis cette date, Hydro « a investi plus de 200 millions $ supplémentaires pour maintenir sa participation de 45 % » dans TM4, a précisé Mme Des Rosiers.
À Boucherville, le nombre d’employés de Dana TM4 a plus que doublé depuis 2018, passant de 127 à 300, a souligné Hydro-Québec.
EMPLOYÉS PEU BAVARDS
Hier, les employés étaient peu bavards. « On a appris la nouvelle ce matin », ont indiqué plusieurs d’entre eux, sans vouloir se mouiller sur l’avenir de l’entreprise en sol québécois.
Les travailleurs interrogés par Le Journal ont affirmé ne pas en savoir plus que ce qui a été annoncé publiquement.