Ils ne sont pas prêts à lever le camp
Les manifestants pro-Palestine sur le terrain à McGill sont déterminés à rester après le rejet d’une injonction
Les manifestants du campement propalestinien établi sur le campus de l’Université McGill sont déterminés à rester après que l’injonction leur interdisant de manifester a été rejetée par la Cour supérieure, hier.
« C’est fantastique. Ça réaffirme pourquoi nous sommes ici, pour revendiquer une Palestine libre », a réagi Sascha Robson, une étudiante de McGill qui campe depuis samedi.
« Nous avons l’intention de rester tant que McGill ne va pas retirer ses investissements liés à Israël », a renchéri Leila Khaled, une étudiante palestinienne qui manifeste aussi jour et nuit depuis le jour 1.
La Cour supérieure venait de trancher sur l’idée que le campement ne pourrait pas être démantelé par une injonction des tribunaux.
PAS D’URGENCE, DIT LE TRIBUNAL
« La demande en injonction est rejetée faute de démonstration d’une urgence », lit-on dans la décision de la juge Chantal Massé, rendue hier matin au palais de justice de Montréal.
Le tribunal a ainsi répondu à la demande de deux étudiants, qui réclamaient une injonction afin d’empêcher les militants propalestiniens de manifester à moins de 100 mètres de n’importe quel bâtiment de l’université anglophone. En raison de l’emplacement du campement, dans les faits, cela provoquerait son démantèlement.
Les deux étudiants accusaient les manifestants d’avoir créé un climat « dangereux, hostile et violent ».
Malgré le rejet de la demande d’injonction, les manifestants n’excluaient pas une intervention de la police.
« On est en état d’alerte à longueur de journée et à longueur de nuit », a déclaré Ari Nahman, porte-parole de Voix juives indépendantes.
MCGILL DEMANDE LE DÉMANTÈLEMENT
« Le campement doit être démantelé sans délai, et c’est là une demande non négociable », a toutefois fait savoir le recteur et vice-chancelier, Deep Saini, dans un message envoyé à la communauté universitaire et transmis au Journal hier.
« Personne – et encore moins des gens ne faisant pas partie de notre communauté universitaire – n’a le droit d’ériger un campement sur la propriété de l’Université, y compris sur son terrain », écrit-il, ajoutant que l’Université continue de collaborer avec la police.
Si les manifestants quittent les lieux, il s’engage toutefois à créer un forum pour discuter des demandes.
La police de Montréal a indiqué continuer « d’évaluer les avenues possibles pour la suite, en préconisant un dénouement pacifique », disant être au fait de l’injonction rejetée et être en train d’analyser « soigneusement le contenu de la décision rendue ».
« Il faut faire la différence entre l’injonction demandée et la position de l’Université McGill. […] Ce campement-là, selon les politiques internes de l’Université, n’est pas autorisé », a pour sa part déclaré hier la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry.
Quant à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, elle affirme faire confiance au SPVM pour agir avec « diligence », « avec les gens qui sont là et qui sont pacifistes ».