Israël, les manifestations dans les universités et la condamnation probable pour génocide
Les campus de plusieurs universités à travers le monde s’enflamment pour demander le retrait de l’armée israélienne de Gaza.
Certains manifestants en profitent pour faire de la propagande antisémite et pour faire l’éloge du Hamas, une organisation politico-religieuse totalitaire. Ceci est bien entendu condamnable.
Il n’empêche que, sur le fond, la Cour internationale de Justice pourrait bientôt donner raison aux manifestants.
La Cour, qui délibère sur les accusations de génocide contre Israël, semble mal disposée à l’égard du gouvernement de Benyamin Nétanyahou. Elle lui a d’ailleurs ordonné en janvier de prendre les mesures nécessaires pour prévenir un génocide. Or, celui-ci ne semble pas l’avoir fait.
Au point où Nétanyahou pourrait être accusé devant une autre cour, la Cour pénale internationale, qui n’est cependant pas reconnue par Israël. Vendredi dernier, Nétanyahou a même fait une sortie contre cette dernière.
COMPLICITÉ
Ceux qui misent sur une lenteur de décision de la Cour internationale de justice risquent d’être déçus. Si cette cour en venait à condamner Israël pour génocide, mais qu’elle mettait trop de temps à le faire, elle pourrait elle-même être accusée d’avoir par sa lenteur favorisé le génocide.
La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide prévoit à son article 3 que la tentative de génocide et la complicité pour génocide seront punies.
Qu’est-ce qu’une complicité pour génocide ? La complicité peut être envisagée de manière très large. Elle peut toucher aussi bien des gouvernements que des entreprises ou des individus.
C’est une des raisons pour lesquelles les États-Unis, comme d’autres pays, tentent d’approvisionner les Gazaouis.
C’est aussi une des raisons pour lesquelles plusieurs manifestants demandent à leurs universités de retirer les investissements qu’elles auraient dans des entreprises israéliennes.
Ces investissements sont en train de devenir sulfureux.
En fait, presque toutes les relations avec Israël risquent de représenter une forme de complicité de génocide dans la mesure où elles permettraient au gouvernement Nétanyahou de se maintenir, advenant une condamnation pour génocide.
« La moitié de la population de Gaza est en famine ou au bord de la famine. »
GÉNOCIDE PROBABLE
Malheureusement pour Israël, cette condamnation est de plus en plus probable. Les bâtiments à Gaza sont détruits à plus de 50 %. La moitié de la population est en famine ou au bord de la famine. Si la ville de Rafah est attaquée, une grande partie des Gazaouis risque de quitter le territoire, ce qui rencontrerait un des éléments de la définition de génocide.
Si la Cour décide qu’Israël est coupable de génocide, les autres États devront se ranger derrière ce jugement. Et s’ils ne le font pas, leur population se chargera de leur rappeler leurs obligations, en particulier dans les démocraties.
Les étudiants qui manifestent n’ont qu’à être patients. Pour le reste, le gouvernement israélien est en train de prouver que l’éradication d’un mouvement comme le Hamas ne peut pas être que militaire, mais doit surtout être politique et idéologique.