Hendrix Lapierre, ultime bon gars
NEWARK | Chaque année, certains membres de l’Association professionnelle des chroniqueurs de hockey sont appelés à voter pour différents trophées : le Hart, le Calder, le Norris, le Selke et le Lady Byng.
Du nombre, le Lady Byng est assurément le plus flou. Selon la définition officielle, ce prix est remis annuellement au joueur ayant démontré le meilleur esprit sportif tout en ayant affiché des performances remarquables.
C’est large comme définition, tout comme l’éventail des candidats potentiels.
Depuis plusieurs années, j’ai décidé de passer la hache dans le critère de sélection ; comme le faisait si bien Michel Dumont avec les grains de café dans la vieille pub de Nabob.
J’ai alors décidé que les candidatures que je soumettrais seraient celles des joueurs que je considère être des ultimes bons gars. Ceux qui sont d’excellents coéquipiers tout en étant avenants avec nous, les médias.
Au fil des ans, j’ai eu sur ma liste Nathan MacKinnon, Ryan O’Reilly, Alex Pietrangelo. Des Frédérick Gaudreau, Jason Pominville et Sean Couturier. Cette année, Marc-André Fleury fait partie de mes candidatures.
Depuis hier, je sais qu’un jour, je voterai pour Hendrix Lapierre. Pour un jeune de 22 ans, qui en est à ses premiers pas dans la LNH, c’est un gars solidement allumé.
J’ai découvert un athlète d’une générosité sans borne dans ses réponses.
Un collègue anglophone qui couvre les activités des Capitals racontait que Lapierre est tout aussi généreux dans la langue de Justin Trudeau.
Et le jeune a même essayé d’apprendre le russe !
À L’AISE ET EN CONFIANCE
Sur la glace, il sera au centre de la reconstruction des Capitals. Choix de premier tour (22e au total) des Capitals en 2020, le Gatinois a fait des pas de géant cette saison.
Rappelé à quatre occasions, il a disputé 51 matchs avec les représentants de la capitale américaine.
« Il a progressé énormément, a soutenu Spencer Carbery, l’entraîneur-chef des Capitals. Je ne me souviens plus si c’est lors de son deuxième ou de son troisième rappel, mais à ce moment, il a réellement démontré qu’il était capable d’être un joueur régulier de la LNH. »
« Évidemment, ça vient encore avec des hauts et des bas, mais il fait beaucoup pour notre équipe avec sa vitesse, ses entrées de zone créatives, a-t-il poursuivi. Et ça va aller seulement en s’améliorant. »
Au cours de ces 51 matchs, Lapierre a récolté 22 points, dont huit buts.
Il a gagné suffisamment la confiance de Carbery pour obtenir des auditions sur l’attaque massive et auprès d’Alex Ovechkin.
« Je me sens vraiment à ma place. Je me sens en confiance », a lancé Lapierre aux trois journalistes du Québec venus à sa rencontre après l’entraînement tenu au domicile des Devils.
« J’ai une mentalité différente que lors de mes premiers rappels, quand j’étais simplement content d’être ici et que j’essayais surtout de faire de mon mieux. Maintenant, je veux être sur la glace. Je veux faire la différence », a-t-il soutenu.
LES SÉRIES DE LA LNH, AUTRE ANIMAL
Pour y parvenir de façon régulière, il aura certainement besoin d’un peu plus d’expérience derrière la cravate.
D’ailleurs, le match de dimanche après-midi était le premier de sa carrière en séries éliminatoires.
« Nos vétérans nous ont dit que tout ce qu’on pouvait imaginer serait multiplié par 10 au niveau de l’intensité, a déclaré le joueur de centre. En plus, c’était au Madison Square Garden. Je n’oublierai pas ce baptême. »
Lapierre a pourtant connu un printemps intense en 2023. Dans la Ligue américaine, avec les Bears d’Hersey, il a gagné la coupe Calder. Un championnat remporté lors du match ultime… en prolongation.
« Oui, c’est une expérience qui peut être profitable. Mais au niveau de l’intensité, les séries de la LNH, c’est un tout autre animal. »
Dire qu’il n’y a qu’un match de joué.