Northvolt y goûte pour la journée de la Terre
Des manifestations moins populaires qu’avant ont eu lieu un peu partout au Québec
Plus d’un millier de manifestants ont marché à Montréal à la veille du Jour de la Terre, entre autres pour dénoncer la « fausse transition énergétique » du gouvernement du Québec et le projet Northvolt.
« Le gouvernement nous dit qu’il veut une transition énergétique, mais il nous ment. Il fait du greenwashing. C’est des fausses solutions qu’il nous propose », a fustigé Shirley Barnea, porte-parole du regroupement Pour le futur.
Elle pointe du doigt le projet d’usine de batteries Northvolt qui « renforce la culture du char » alors que trop peu de projets de transport collectif sont financés.
C’est le message principal qu’ont voulu envoyer les quatre regroupements qui organisaient la manifestation.
« Les champions de l’écoblanchiment n’aiment pas la planète. Tous les Northvolt de ce monde avec leurs lobbyistes et leurs rencontres secrètes qui nous font croire qu’en exploitant des mines plutôt que du pétrole, on s’en va vers un monde merveilleusement vert. Vous y croyez vous ? » a renchéri Claude Vaillancourt d’ATTAC-Québec.
Enfants, adolescents, adultes et aînés étaient bien représentés parmi les participants qui ont quitté vers 13 h 45 le parc Jeanne-Mance pour se diriger vers la Place des Arts, où s’est terminée la marche.
Des politiciens, notamment de Québec solidaire et Projet Montréal, étaient présents.
« C’est inacceptable qu’en 2024 on ne soit pas en train de développer du transport collectif sur l’ensemble du territoire québécois, a dénoncé Gabriel Nadeau-Dubois, chef de Québec solidaire. »
MOINS POPULAIRES QU’AVANT
La marche a vraisemblablement attiré moins de personnes qu’à pareille date l’an dernier, lorsque plusieurs milliers de manifestants s’étaient présentés.
Cela a déçu Maria Marset, venue manifester avec son conjoint et ses quatre filles.
« Je m’attendais à voir beaucoup plus de gens. Je ne sais pas pourquoi les gens sont restés à la maison parce qu’il n’y a rien de plus inquiétant. »
C’était une petite fraction des foules qu’on pouvait voir lors de l’édition de 2019, où 300 000 personnes avaient marché aux côtés de la militante Greta Thunberg dans la métropole québécoise.
M. Nadeau-Dubois a reconnu que la mobilisation « est un petit peu moins facile » qu’auparavant, ce qu’il explique par les crises du coût de la vie et du logement qui mettent une « pression financière forte » sur les Québécois.
DANS PLUSIEURS VILLES
À l’occasion du Jour de la Terre, des manifestations ont lieu dans plusieurs villes du Québec, dont à Sherbrooke lundi.
Hier, à celle de Québec, le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre-Plamondon, a affirmé « qu’on ne peut pas avoir à coeur l’avenir de l’environnement et les changements climatiques et demeurer dans le Canada ».
« Ce n’est pas cohérent parce que le Canada est unpétro gouvernement. Par là, j’entends que ses politiques sont orientées par le lobby du pétrole en Alberta et ça ne changera pas, peu importe que ce soit un gouvernement conservateur ou libéral, ce sont des gouvernements qui vont bâtir des pipelines pour exporter davantage de pétrole », a-t-il déclaré.