FIN EN QUEUE DE POISSON
Le Canadien conclut cette difficile saison par un revers de 5 à 4 en fusillade
Officiellement exclu des séries depuis le 4 avril, le Canadien avait une grande partie de la destinée de quatre formations entre ses mains pour le 82e et dernier match de la campagne.
En plus des Red Wings, qui étaient les visiteurs au Centre Bell, les Flyers et les Capitals, qui croisaient le fer à Philadelphie, de même que les Penguins, en congé, ont regardé d’un oeil intéressé ce qui se passait à Montréal.
Le Tricolore s’est incliné 5 à 4, en tirs de barrage. Patrick Kane a marqué le but décisif.
Toutefois, ce ne fut pas suffisant pour les Wings, puisque, grâce à leur victoire en temps réglementaire, les Capitals se sont emparés du huitième et dernier rang disponible (voir texte en page 72).
La troupe de Martin St-Louis s’est inclinée dans un quatrième match de suite après avoir détenu l’avance quelque part en troisième période. David Perron a poussé les deux équipes en prolongation en déjouant Cayden Primeau avec seulement cinq secondes à écouler.
À l’image de Hutson la veille, à Detroit, Logan Mailloux a profité de son baptême dans la LNH pour inscrire le premier point de sa carrière : une passe sur le premier but du match, celui d’Alex Newhook.
D’ailleurs, Hutson a récolté une autre passe lorsque son tir a été dévié par Juraj Slafkovsky. À l’annonce du but, la foule a réservé toute une ovation pour la recrue, signe de son adoption instantanée.
Brendan Gallagher a terminé la saison sur une bonne note en inscrivant son cinquième but en cinq matchs.
Cole Caufield, avec son 28e de la saison, a été l’autre buteur du Canadien.
CE MATIN, LE BILAN
Voilà une autre saison de terminée pour le Canadien. Une troisième de suite sans séries éliminatoires, une cinquième en sept ans avec une ronde de golf prévue dès la mi-avril.
Ce matin, à Brossard, Kent Hughes et Jeff Gorton dresseront le bilan de leur deuxième campagne complète à la direction de l’équipe. Il sera sans doute question de progression, d’avenir prometteur et d’étape supplémentaire franchie vers la
Terre promise. Terre qui, force est d’admettre, semble encore loin.
D’ailleurs, c’est possiblement la dernière fois que les partisans se montreront patients à l’endroit du Tricolore. À compter de l’an prochain, il faudra, à tout le moins, que les Montréalais se battent pour une place en séries éliminatoires jusqu’à la toute fin du calendrier.
DES BLESSURES
Il faut dire que, encore une fois, le Tricolore n’a pas été épargné par les blessures. Dès le deuxième match, Kirby Dach, pressenti pour occuper le poste de deuxième centre, a vu sa saison se terminer en raison d’une opération à un genou.
Christian Dvorak (52 matchs), Rafaël Harvey-Pinard (37 matchs), Alex Newhook (27 matchs), David Savard (22 matchs) et Arber Xhekaj (14 matchs) ont également tous empêché Martin St-Louis de miser sur une formation complète.
Avec tout le monde en santé, combien de défaites par un but, sur les 26 encaissées, le Canadien aurait-il pu retirer de son dossier ? Peut-être pas suffisamment pour se qualifier pour les séries éliminatoires, mais au moins, il aurait été dans la lutte plus longtemps.
Là où les dirigeants du Canadien auront raison de parler de progression, c’est sur le plan individuel.
DES DOUTES DISSIPÉS
Nick Suzuki a dissipé les doutes sur sa capacité d’être le centre numéro un d’une équipe de la LNH. Il s’est approché d’une moyenne d’un point par match et a franchi le plateau des 30 buts.
Au-delà de ses statistiques offensives, le capitaine du Canadien a été un outil indispensable en désavantage numérique et dans le cercle des mises en jeu.
Déjà complice de Cole Caufield, Suzuki a développé de belles affinités avec Juraj Slafkovsky. Il est sans contredit le joueur ayant connu la plus belle éclosion du groupe. En sept mois, on a vu le Slovaque devenir un homme.
Depuis le 1er janvier, Slafkovsky a récolté 35 points en 45 matchs. Tout un revirement de situation, considérant qu’il n’avait que 13 points à son dossier après 36 rencontres.
On le sent désormais beaucoup plus confiant lorsqu’il est en possession de la rondelle.
Caufield, quant à lui, a semblé connaître un certain ralentissement. Si on ne s’attarde qu’au but, c’est effectivement le cas. Toutefois, Martin St-Louis nous dira qu’il est un joueur plus complet, qu’il a amélioré
son jeu sans la rondelle. Ce qui n’est pas faux non plus.
MÉNAGE À TROIS
Mais la saison 2023-2024 sera surtout celle du ménage à trois devant le filet du Canadien. Cette rotation à trois qui ne devait qu’être temporaire se sera finalement étirée jusqu’à la transaction qui a envoyé Jake Allen au New Jersey le 8 mars.
On comprend le directeur général d’avoir craint de perdre Cayden Primeau au ballottage ou que Samuel Montembeault choisisse de ne pas signer de nouveau contrat avec l’équipe, mais cette réalité a donné lieu à quelques incongruités. D’ailleurs pas surprenant que tant Cayden Primeau que Jake Allen (avec les Devils) présentent de meilleures statistiques depuis le démantèlement de ce trio.
Quant à Montembeault, il en a surpris plusieurs en se hissant au rang de gardien titulaire de cette formation. Il est souvent celui qui a permis au Tricolore de rester dans les matchs et de tenir tête aux meilleures formations du circuit. Puisqu’il est âgé de 27 ans, il y a encore de la place pour de l’amélioration.
Considérant qu’il est encore sous contrat pour trois ans, c’est bon signe.