LES IMPACTS POSITIFS DES GRANDS ÉVÉNEMENTS
Pourquoi des villes choisissent-elles d’être l’hôte des Jeux olympiques, de la Coupe du monde ou de l’Exposition Universelle? Malgré les dépenses extraordinaires que peut représenter l’organisation de tels événements, ceux-ci peuvent façonner positivement la trajectoire d’une ville pour plusieurs années par la suite.
Planifier l’héritage
Lorsque la planification de legs fait partie de l’organisation d’un événement d’envergure mondiale, plusieurs éléments utiles et inspirants peuvent être ajoutés à une ville, et ce, au bénéfice de tous les citoyens. Une des occasions favorables importantes de l’accueil d’événements internationaux majeurs, c’est que plusieurs niveaux de gouvernement et de nombreuses sociétés privées sont aussitôt ouverts à investir dans la ville. Or, ce développement urbain accru doit être planifié sur le long terme, et non pas seulement pour la durée de l’événement…
Investissement dans les infrastructures
La préparation d’un événement majeur nécessite souvent des investissements importants dans les infrastructures. Qu’il s’agisse de nouveaux stades ou de sites de spectacles, d’améliorations au système de transport collectif ou au réseau routier, ces bonifications peuvent représenter des avantages à long terme pour les résidents. Avec l’embellissement de la ville, les parcs et les rues sont rapidement améliorés. Sans oublier des travaux souvent nécessaires sur de grands axes routiers, mais surtout l’héritage d’oeuvres architecturales qui s’ajoutent au patrimoine d’une nation…
Les leçons de l’Expo 67
En temps normal, lorsqu’une ville est choisie pour être l’hôte de l’Exposition Universelle, elle a sept ans pour tout préparer. Avec l’abandon du projet par Moscou d’être la ville-hôte de l’Expo au début des années 1960, cela laissait quatre ans à Montréal (choisie pour remplacer la capitale russe) pour se préparer et s’organiser. Ce délai ultraserré a été un catalyseur important, permettant une collaboration inédite dans l’histoire du pays pour ouvrir des chantiers et préparer la métropole à recevoir le monde entier.
D’importants legs matériels
On a eu l’idée de génie d’utiliser les îles près de Montréal, en plein coeur du fleuve Saint-Laurent, comme lieu principal de l’Expo 67. L’île SainteHélène a été agrandie, avec l’ajout de deux îles plus petites : la Ronde et la Verte. La ligne jaune du métro est un héritage direct de l’Expo… existerait-elle aujourd’hui si cet événement n’avait jamais eu lieu? On peut sérieusement se poser la question.
En utilisant une partie des terres extraites pour creuser le métro, on a créé l’île Notre-Dame. En plus du Parc des îles (maintenant appelé parc JeanDrapeau), l’Expo 67 a donné à Montréal la Biosphère, le Casino de Montréal, la Place des Nations, la Ronde, le complexe résidentiel Habitat 67, etc. Ce sont les principales pièces architecturales, mais la tenue de cet événement a aussi permis la fondation de l’Institut du tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) ainsi que la construction de grands hôtels au centre-ville.
Le tout a contribué sans contredit à l’essor de Montréal comme destination touristique de choix à travers le monde. Organiser et préparer Montréal pour être l’hôte de l’Expo 67 a coûté cher, environ 3,5 milliards en dollars d’aujourd’hui. En ce qui concerne les retombées économiques, les experts calculent que l’événement a été largement rentable, au moins par un milliard de dollars. Pour l’amélioration d’infrastructures de Montréal et sa montée au classement international comme ville touristique et événementielle attrayante, cet investissement a eu un retour favorable difficile à estimer.
350e anniversaire de Montréal
À partir du printemps de 1992 et jusqu’en automne, on a fêté le 350e anniversaire de la fondation de la ville de Montréal. L’événement a été particulièrement bien organisé et très rentable sur le long terme. Les citoyens de la métropole ainsi qu’un grand nombre de touristes ont participé aux célébrations, dont des mégaconcerts au Parc des îles. Cet anniversaire a été l’occasion de créer, de rénover et de réaménager des attraits touristiques, nous laissant de nombreux legs en héritage. Tout d’abord, le Vieux-Port de Montréal a connu une remise en beauté, avec de nouvelles installations donnant un accès aux berges du f leuve.
L’Hôtel de Ville a été rénové. Le Champ-de-Mars, un ancien stationnement, a été converti en place publique. On a fait de même avec le parc ÉmilieGamelin. Le musée d’art contemporain a été déménagé et agrandi. Le nouveau musée d’archéologie et d’histoire de Pointe-à-Callière a ouvert ses portes. Le Biodôme a été inauguré. Le Marché Bonsecours a été ouvert au public pour la première fois en 30 ans, à la suite de rénovations importantes.
400e de Québec
À la Capitale-Nationale, on a su réussir avec brio les célébrations du 400e anniversaire de la fondation de la ville par Samuel de Champlain. Près de 2 millions de personnes ont participé aux activités festives. Le budget pour cette fête s’élevait à 85 millions de dollars. Les retombées étaient quatre fois plus grandes, atteignant presque les 350 millions de dollars. À Québec aussi, on a su profiter de l’occasion pour réaliser de grands travaux de réaménagements majeurs et durables : la baie de Beauport, le bassin Brown, les plaines d’Abraham, Pointe-à-Clarcy, la promenade Samuel-de-Champlain et le Centre de la francophonie des Amériques ont été les legs principaux du 400e.