Il est où le bonheur (au travail) ? Il est où ?
Le monde du travail a bien changé depuis la pandémie : pénurie de main-d’oeuvre, télétravail, harcèlement psychologique… et enjeux éthiques. Régulièrement, je tenterai de répondre aux questions des travailleurs et des employeurs sur les problèmes dans le milieu de travail.
Question d’une lectrice : Je suis gestionnaire d’équipe depuis déjà quelques années. J’ai l’impression que le moral des troupes n’a jamais été aussi bas. Peu importe ce que l’on fait, j’ai l’impression que ce n’est jamais assez… Que se passe-t-il avec le bonheur au travail ?
Chère Lise, tu n’es pas la seule à te poser cette question. Dans un monde où le bonheur semble s’effriter comme un biscuit dans la main d’un enfant de 3 ans, le bonheur au travail semble s’épuiser dans les organisations. Le degré de bonheur au travail des travailleurs et travailleuses a effectivement connu une baisse partout au Canada fin 2023.
INDICE DU BONHEUR
Un sondage ADP Canada daté du 28 février dernier calcule l’indice de bonheur au travail en fonction de quatre grands indicateurs :
■ L’équilibre travail-vie personnelle et la flexibilité ;
■ La reconnaissance et le soutien ;
■ La rémunération et les avantages sociaux ;
■ Les options d’avancement de carrière.
À mes yeux, ces quatre indicateurs placent l’employé.e dans un mode passif, du type « qu’est-ce que l’organisation peut faire pour moi ? ». Mais, on le voit, même si les employeurs en donnent plus que jamais aux employé.e.s – télétravail, congés personnels, meilleurs salaires, salle de jeux, dîners gratuits, etc. –, le niveau de bonheur au travail semble tout de même diminuer.
Alors, on fait quoi comme employé.e ? On continue d’attendre le prochain « gain » pour trouver un sens à notre travail ? On change de job et on recommence, encore ?
Donc, je repose la question : « Il est où le bonheur ? »
On dit que la responsabilité du bonheur au travail incombe à l’employeur. J’ose prétendre que cette grande quête est autant le rôle de l’employeur que de l’employé.e.
DES TRUCS
Chaque personne peut augmenter son degré de bonheur. On peut faire soi-même de petits changements au quotidien qui peuvent avoir un impact significatif. Voici quelques exemples.
■ Changez votre mentalité. Il est prouvé que les mots que nous utilisons modifient notre humeur. Cela concerne aussi bien les mots prononcés à voix haute que ceux que nous nous répétons intérieurement à propos des autres.
Comment gères-tu tes pensées négatives et parviens-tu à les transformer en expressions positives ?
■ Tissez des liens positifs. De nombreuses recherches ont montré que les personnes les plus épanouies professionnellement sont celles qui ont consacré du temps à établir des relations bénéfiques.
Quelle importance accordes-tu à la construction de relations positives versus le temps que tu accordes à des relations nuisibles ? À quel point prends-tu du temps pour déclencher des moments positifs autour de toi (un sourire, une question, un intérêt, un souvenir, etc.) ?
■ Soyez une personne curieuse La routine et la fatigue au travail figent les idées et la créativité. De beaux ennemis du bonheur.
Que mets-tu en place pour apprendre, évoluer, avancer et essayer des choses ? Est-ce que tu arrives à remplacer les moments de « chialage » par des opportunités de curiosité ?
Le bonheur au travail est un équilibre délicat entre les contributions de l’individu et celles de l’organisation. Reconnaître cette responsabilité partagée est la première étape vers une vie professionnelle épanouissante.
« Le bonheur au travail est un équilibre délicat entre les contributions de l’individu et celles de l’organisation. Reconnaître cette responsabilité partagée est la première étape vers une vie professionnelle plus épanouissante. »
RESPONSABILITÉ PARTAGÉE
Cependant, soyons clairs. Cela ne signifie pas que la direction des entreprises n’a pas de rôle à jouer sur le sentiment du bonheur au travail. La responsabilité est partagée :
Les directions d’entreprises doivent créer un environnement propice au bien-être, en offrant des conditions de travail équitables, un leadership positif, des opportunités de croissance, et une culture qui valorise l’inclusion.
La bonne nouvelle, chère Lise, c’est qu’il est faux de penser que tout repose sur tes épaules.