Le budget panique de Trudeau : il a complètement perdu l’appui de la génération « MZ »
La pluie torrentielle d’annonces prébudgétaires de Trudeau vise, d’abord et avant tout, les moins de 44 ans, un groupe d’âge clé que Poilievre est en train de ravir à Trudeau. Les abréviations sont fatigantes, mais il y en a deux qu’il faut absolument connaître pour comprendre pourquoi Justin Trudeau est en mode « panique totale ».
Les millénariaux sont ceux nés après 1980, alors que la génération Z regroupe les personnes nées après 1997.
Dans le passé, cette importante cohorte d’électeurs, que les conseillers libéraux appellent les « MZ », fut un ingrédient majeur de leurs victoires.
Un proche conseiller libéral m’a confié que ces électeurs auraient « totalement » abandonné Trudeau.
Pour saisir le phénomène, il convient de rappeler que Trudeau avait réussi un bon coup lors de sa première élection en 2015. Il s’était présenté en sauveur des jeunes électeurs canadiens et, surtout, il les avait convaincus de sortir voter.
Lorsque Stephen Harper a gagné sa seule majorité, en 2011, les jeunes étaient restés chez eux. En effet, seulement 38,8 % des électeurs âgés de 18 à 24 ans avaient alors pris la peine de voter.
En 2015, lorsque Trudeau a gagné sa majorité, 57 % des électeurs de ce groupe s’étaient exprimés aux urnes, ce qui représentait une augmentation énorme.
CIBLÉS PAR POILIEVRE
Après plus de huit ans au pouvoir, les « MZ » semblent ne plus rien croire qui sort de la bouche de Justin Trudeau et ça se comprend.
Ils constituent, collectivement, la première génération de Canadiens qui seront plus pauvres que leurs parents.
Non seulement ils auront moins de chances de devenir propriétaires d’une maison, mais bon nombre d’entre eux ne pourront jamais rembourser leurs dettes étudiantes.
Poilievre sait leur parler. Il réussit à les convaincre que tout ça, « c’est la faute à Justin Trudeau ».
Sa formule simple, celle de railler contre la pénurie de logements et la vie trop chère, trouve de plus en plus d’adeptes.
LA RECETTE
Poilievre est un vendeur de hargne et de ressentiment. Il sait déjà dans quel étang il va aller faire de la pêche. Il continuera de viser les jeunes électeurs insatisfaits et ça risque de porter ses fruits, surtout du côté masculin.
Les électeurs nés après 1997 ont grandi avec l’internet et les médias sociaux. Tandis que Trudeau sortait de belles phrases écrites par d’autres, Poilievre était en train d’utiliser et de dominer les médias sociaux avec des messages qui connectent avec ces électeurs.
Les contes de fées et les licornes de Trudeau n’impressionnent plus.
Il n’a pas livré la marchandise et le jugement de cette génération abandonnée sera sévère.
Trudeau promet maintenant de te construire un appartement et d’écrire lui-même ton bail, de donner le petit déjeuner à tes enfants et de payer pour faire nettoyer tes dents ! C’est n’importe quoi et, surtout, ça n’a rien à voir avec le fédéral !
C’est là-dessus que les conservateurs de Poilievre sont en train de faire d’importants gains. Ils ont compris les frustrations et les inquiétudes des « MZ » et proposent, tout simplement, de ne pas les abandonner comme Trudeau l’a fait.