Un procès pour tentative de meurtre devra être repris
Le juge s’est récusé dans l’affaire du promoteur immobilier Jean-François Malo
Le procès du promoteur immobilier de Joliette accusé de tentative de meurtre sur un avocat qui représentait le Mouvement Desjardins devra reprendre de zéro l’automne prochain puisque le juge vient soudainement de se récuser.
Plutôt que de poursuivre le procès de Jean-François Malo hier après-midi au palais de justice de Longueuil, le juge Christian Jarry a lu une lettre indiquant qu’il se récusait en raison d’une apparence de partialité, sans entrer dans les détails.
Ni la Couronne ni la défense n’avaient pourtant présenté une telle demande.
« On est tous sous le choc », a laissé tomber l’avocat de l’accusé, Me Karl-Emmanuel Harrison, devant la juge Julie-Maude Greffe, chargée de trouver de nouvelles dates à la Cour du Québec.
La récusation d’un juge implique l’avortement du procès. Toute la preuve qui avait déjà été présentée devra donc l’être de nouveau.
La juge Greffe a toutefois demandé aux parties de vérifier si des pans de preuve pourraient être déposés devant le nouveau juge, dont l’identité n’est pas encore connue, afin d’éviter certains témoignages.
PROCÈS BIEN DÉBUTÉ
Le procès du promoteur immobilier, qui avait débuté le 11 mars dernier, en était à sa troisième semaine sur les quatre prévues au calendrier. Jean-François Malo est accusé de tentative de meurtre, de déchargement d’arme à feu, d’entrave à la justice et d’intimidation. Selon la preuve que comptait présenter le ministère public, Malo aurait envoyé deux hommes « assassiner » l’avocat Nicholas Daudelin à sa résidence de Mont-Saint-Hilaire en mars 2020. La victime a finalement été blessée à une jambe.
Son procès devra donc recommencer devant un nouveau juge en septembre pour une durée de cinq semaines qui s’échelonneront jusqu’à la fin octobre.
COACCUSÉS EN PRISON
La défense a déjà indiqué vouloir déposer une requête de type Jordan en raison des longs délais judiciaires.
« Ça risque de mettre en péril un dossier aussi grave que celui-ci », a commenté la juge à la retraite Nicole Gibeault.
Les deux autres coaccusés dans ce dossier, Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye, 43 ans, et Daouda Dieng, 37 ans, ont déjà subi leur procès et avaient été condamnés à neuf et dix ans de prison pour avoir déchargé une arme à feu.