De nombreuses ruches n’ont pas passé l’hiver
Des apiculteurs du Québec s’inquiètent du phénomène
Des apiculteurs du Québec s’inquiètent de mortalités importantes d’abeilles dans leurs ruches après un hiver à la météo chaotique et craignent le retour en force du varroa, un parasite destructeur.
« Nous avons noté une hausse de 5 % à 10 % des mortalités dans nos ruches du Québec par comparaison à une année normale », mentionne Noémie Turcotte, responsable du marketing chez Alvéole, un organisme qui regroupe des apiculteurs dans 60 villes d’Amérique du Nord et d’Europe.
« Plusieurs apiculteurs et apicultrices du Québec rapportent des mortalités importantes, mais il est encore trop tôt pour affirmer que la saison du miel va être affectée », dit Raphaël Vacher, président d’Apiculteurs et Apicultrices du Québec, qui regroupe 150 producteurs de miel.
2022, ANNÉE CATASTROPHIQUE
Il faudra attendre le mois d’avril avant d’avoir un portrait clair de la situation. L’année 2022 avait été particulièrement catastrophique alors que 50 % des ruches du Québec avaient été décimées. En 2023, l’hécatombe avait été évitée avec 18 % de pertes.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux Québécois se désolent de la perte de leurs colonies d’abeilles. Un apiculteur de La Malbaie a eu la mauvaise surprise de découvrir des milliers de cadavres ce printemps dans ses ruches. Aucune de ses 16 colonies n’a survécu à l’hiver, écrit-il sur le Facebook d’Apiculture amateur.
Même constat pour une apicultrice de Québec qui a perdu ses 12 ruches. À L’Ascension, dans les Laurentides, seulement sept des 52 colonies d’un autre apiculteur ont passé l’hiver.
UN PARASITE DESTRUCTEUR
Pour M. Vacher, les redoux qu’on a observés au Québec au cours des derniers mois n’ont pas affecté directement les abeilles « qui ont beaucoup de résilience face aux variations de température ». Mais la chaleur crée des conditions idéales pour l’ennemi juré de l’abeille, capable de décimer une colonie en quelques semaines : le varroa destructor. Aucune région du Québec n’échappe à cet acarien d’origine asiatique observé depuis les années 1990.
« Il semble y avoir des vagues de contamination. On le croyait en recul depuis 2010, mais il a repris des forces », observe M. Vacher.
La vigueur du varroa est un des enjeux du réchauffement climatique, confirme Mme Turcotte. « En favorisant sa croissance, la température plus douce permet au varroa de faire plus de ravages », dit-elle.