9 ans de prison à un fuyard qui a participé à un homicide
Un Montréalais qui avait participé à l’exécution d’un réfugié pour une simple dette de drogue a finalement écopé de 9 ans de pénitencier après avoir réussi à fuir la justice pendant six longues années.
Il s’est poussé pendant six ans dans les Caraïbes avant d’être extradé au Canada
« C’était une invasion de domicile planifiée et préméditée où une arme à feu a été utilisée », a déploré le juge James L. Brunton en condamnant Shamora Robertson, hier au palais de justice de Montréal.
Menotté dans le box des accusés, le criminel de 37 ans est resté de marbre en écoutant le magistrat relater son crime survenu le 30 avril 2016.
Ce matin-là, Gilbert Nshimiyumukiza, un réfugié rwandais qui avait survécu au génocide dans son pays d’origine, passait la soirée avec son colocataire dans leur appartement du secteur Cartierville. Or, à un moment, un groupe d’individus a fait irruption pour récupérer une dette contractée lors de l’achat de cannabis, encore illégal à l’époque.
« Où est mon argent ? », avait lancé un des assaillants, tandis qu’un autre frappait le colocataire avec la crosse d’un pistolet.
La scène n’aura duré que quelques minutes puisque, juste après, un des assaillants tirait une balle dans la tête de M. Nshimiyumukiza, le tuant sur le coup.
Alertée à la suite du coup de feu, la police n’a pas mis de temps à arriver, sauf que tous les assaillants avaient déjà pris la fuite.
Et pour être sûr de ne pas être arrêté, Robertson a rapidement acheté un billet d’avion à destination de Saint-Vincent et les Grenadines, dans les Caraïbes.
CAVALE DE SIX ANS
Il y est resté six ans avant d’être arrêté à la demande du Canada, afin qu’il soit extradé au pays pour faire face à la justice. Au terme de son procès devant jury, il a été déclaré coupable d’homicide involontaire.
« Il a expliqué que M. Nshimiyumukiza ne méritait pas de mourir, car c’était une bonne personne », a mentionné le juge.
Sauf que s’il espérait s’en sortir avec une peine de 5 ans et demi de pénitencier tel que le demandaient ses avocats, il aurait dû au minimum faire croire qu’il avait des remords sincères. À la place, Robertson s’en est plutôt pris au système de justice canadien, allant même jusqu’à prétendre qu’il était victime de racisme dans cette affaire, mais sans dire comment ni pourquoi.
C’ÉTAIT L’ORGANISATEUR
Le juge a plutôt rappelé que selon la preuve, c’était lui qui avait organisé la violation de domicile et que sa participation à l’homicide faisait en sorte qu’il avait commis un acte criminel.
« Il ne s’est pas aidé », a fait savoir le magistrat en condamnant Robertson à 9 ans de pénitencier, soit la même sentence que son complice Nikita Hunt, qui avait plaidé coupable d’homicide involontaire.
Le tireur, Jermaine Gero, avait quant à lui été déclaré coupable de meurtre au deuxième degré. Cela lui avait valu la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant d’avoir purgé 16 années complètes derrière les barreaux.