Le cachet versé à Katherine Levac maintenu secret
L’humoriste était porte-parole d’une campagne de la SAAQ
La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) refuse de révéler combien a été payée l’humoriste Katherine Levac pour jouer dans ses publicités sur la sécurité routière.
Lancée l’automne dernier et dotée d’un budget global de 6 M$, la campagne de sensibilisation « La sécurité routière, j’embarque » se décline sous différents messages diffusés à la télévision, à la radio, dans les journaux et sur le web, jusqu’en juin 2024.
Malgré nos demandes faites auprès du ministère des Transports, de la SAAQ et de l’agence de publicité dont elle a retenu les services, il a été impossible de préciser le cachet accordé à l’humoriste vedette de cette vaste campagne.
« Ce contrat étant signé entre la porte-parole et l’agence LG2, il ne nous est pas possible de communiquer des renseignements à cet égard », a indiqué au Journal la porte-parole de la SAAQ, Geneviève Côté.
« MANQUE DE TRANSPARENCE »
Le Parti libéral du Québec a lui aussi tenté, mais sans succès, d’obtenir le montant versé à Mme Levac pour son rôle de porte-parole, cette fois en recourant à la loi sur l’accès à l’information.
La SAAQ a cependant produit à l’opposition officielle un résumé des coûts de diffusion (3,5 M$) et de production (2,4 M$) de cette campagne.
Le porte-parole libéral en matière de transports, Monsef Derraji, s’explique mal le secret qui entoure le cachet versé à Mme Levac. « C’est de l’argent public et on a le droit de savoir », clame le député de Nelligan.
Récemment, Hydro-Québec a également refusé de révéler combien elle avait payé l’entraîneur-chef du Canadien, Martin St-Louis, pour une publicité sur la transition énergétique dans laquelle il affirme qu’il faut que « tout le monde joue sa game, dans la game ».
« C’est un manque de transparence, encore une fois », regrette M. Derraji, en soulignant que le PLQ n’a évidemment rien contre les campagnes pour la sécurité routière.
UNE FRESQUE À 30 000 $
L’élu libéral a par ailleurs été étonné par l’ampleur des coûts associés à la réalisation d’une fresque, peinte sur la chaussée, qui a servi de décor à la conférence de presse de la ministre des Transports avec Mme Levac ainsi qu’à l’enregistrement d’une vidéo promotionnelle.
L’ensemble de l’oeuvre a coûté en tout plus de 30 000 $ et, de ce montant, plus de 11 000 $ ont été dépensés pour son enlèvement.
Le nettoyage a nécessité l’emploi, pendant trois jours, de bruyantes machines à pression industrielles, ce qui avait alors soulevé l’indignation de parents et de résidents du secteur criant au gaspillage d’eau, d’essence et de peinture.