Le Journal de Montreal

Les premiers répondants sont deux fois plus vites

- MARIE-LAURENCE DELAINEY

Les premiers répondants sur lesquels veut miser Québec pour améliorer le système préhospita­lier ont déjà fait leurs preuves. Dans la grande région de Montréal, ils permettent de répondre aux appels d’urgence deux fois plus vite.

Si vous composez le 911 pour avoir une ambulance à Montréal, vous risquez de voir les pompiers arriver avant les paramédics.

Dans la métropole, depuis 2010, les pompiers sont aussi premiers répondants. L’an dernier, les ambulancie­rs ont répondu aux appels urgents en 12,6 minutes en moyenne sur l’île, et les premiers répondants en 5,06 minutes seulement.

« Les pompiers des 67 casernes sont déjà déployés de façon optimale sur l’ensemble du territoire pour avoir des temps de réponse rapide en cas d’incendie. On est également capables de répondre pour les urgences vitales parce que les ressources sont déjà en place », explique le directeur du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), Richard Liebmann.

Les premiers répondants du SIM sont sollicités en moyenne plus de 70 000 fois par année.

Lorsqu’un appel est classé priorité 0 ou 1 (risque pour la vie), tant les premiers répondants que les ambulancie­rs se mettent en direction.

« On ne peut jamais se substituer aux ambulances. On est là pour stabiliser les victimes les premières minutes avant l’arrivée des paramédica­ux, qui vont prodiguer des soins encore plus avancés, car ils ont plus de formation. Aussitôt qu’Urgences-santé arrive, prend en charge la victime, on redevient disponible pour un incendie ou une autre urgence médicale », ajoute M. Liebmann.

Les pompiers de Laval, eux, sont premiers répondants depuis 2022, et déjà le délai d’attente pour recevoir des soins a diminué de plus de la moitié.

L’an dernier, le temps de réponse des ambulancie­rs lavallois était de 12,1 minutes contre 5,23 minutes pour les premiers répondants.

APPRÉCIÉ PAR URGENCES-SANTÉ

Un service apprécié par Urgences-santé, qui fait face à une pénurie de main-d’oeuvre et qui ne peut pas compter sur les véhicules en route vers les hôpitaux.

« Ce qu’il faut, c’est intervenir le plus vite possible auprès du patient. C’est là que le service de premiers répondants est hyper important parce qu’eux sont placés à des endroits stratégiqu­es [...] Avoir une ambulance à tous les coins de rue, faudrait avoir une grande discussion, car les coûts seraient exorbitant­s », selon Stéphane Smith, porte-parole d’Urgences-santé.

Si la moitié de la population au Québec n’a pas accès à des premiers répondants, c’est en grande partie faute de financemen­t.

L’Union des municipali­tés du Québec et des chefs de services incendie espèrent que le gouverneme­nt augmentera les subvention­s tant pour déployer de nouvelles ressources que maintenir les services actuels.

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PHOTO AGENCE QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY Le directeur du Service de sécurité incendie de Montréal, Richard Liebmann (à droite), se tient dans le centre de communicat­ions des pompiers de la métropole.

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