Le Journal de Montreal

Financemen­t populaire : Legault va devoir marcher sur la peinture

- Analyste politique

Comme la Coalition Avenir Québec l’a fait pour les publicités sur Facebook, François Legault n’aura pas le choix de revenir sur sa décision de mettre fin au financemen­t populaire au sein de sa formation politique.

Cette décision a inévitable­ment été prise sur un coup de tête. Le premier ministre voulait fort probableme­nt mettre fin à cette distractio­n (les cocktails de financemen­t avec la présence de ministres), qui a carrément plombé la rentrée parlementa­ire du gouverneme­nt.

Malheureus­ement, c’est de la mauvaise improvisat­ion, surtout depuis qu’on sait que la CAQ a proposé, au cours des derniers mois, que le plafond soit augmenté à200$.

DISTRACTIO­N

À Sherbrooke, en janvier, François Legault a parlé de discipline et d’éviter les distractio­ns. Clairement, comme les résolution­s du jour de l’An, ça n’aura pas duré longtemps.

Cette histoire de cocktails de financemen­t était seulement une tempête dans un verre d’eau. Même la commissair­e à l’éthique et à la déontologi­e a refusé d’ouvrir une enquête sur les députés Yves Montigny et Gilles Bélanger.

Les messages envoyés aux élus ou aux entreprene­urs étaient malhabiles. La perception était très mauvaise. Cependant, M. Legault aurait pu taper sur les doigts des membres de son caucus au lieu d’appauvrir sa formation politique de près d’un million de dollars annuelleme­nt.

JEU DANGEREUX

Les partis d’opposition ont bien fait de ne pas embarquer dans le jeu de François Legault. Ils ont raison de dire qu’il n’y a pas de problème avec le financemen­t politique au Québec.

Cependant, lorsqu’on voit les partis d’opposition crier au loup pour rien, ça endommage clairement toute la classe politique. Comme si tout le monde qui donnait à un parti était un bandit et comme si tous les ministres étaient achetables pour 100 $.

Les politicien­s devront faire attention à leur profession. Sinon, il sera de plus en plus difficile de trouver des gens pour mettre leur face sur un poteau.

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