Le Journal de Montreal

Colin Wilson s’ouvre sur ses problèmes de consommati­on

AGENCE QMI | L’ancien attaquant de la LNH Colin Wilson a pris la plume pour parler des problèmes de consommati­on de drogue l’ayant tenaillé lorsqu’il jouait.

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La mort du hockeyeur Jimmy Hayes, dont l’autopsie a révélé la présence de fentanyl et de cocaïne, l’a ébranlé et il a décidé de s’ouvrir sur cet aspect de sa vie.

« Quand j’ai vu l’histoire à propos de l’autopsie de Jimmy Hayes dans le Boston Globe, tout ce que j’avais refoulé à propos de ma dépendance m’est revenu à l’esprit. Je suis sobre depuis deux ans et demi, et d’une certaine manière, je suppose, je pensais que j’avais vaincu ma dépendance. Mais tu ne t’en débarrasse­ras jamais. Tu vis simplement avec. Et ce qui est arrivé à Jimmy… cela aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous. Cela aurait pu m’arriver », a écrit Wilson sur la plateforme The Players’ Tribune, hier.

C’est la deuxième fois que l’Américain de 32 ans utilise ce site pour parler de ses difficulté­s. L’an dernier, il avait révélé qu’il souffrait d’un trouble obsessionn­el compulsif.

« RESSENTIR QUELQUE CHOSE »

L’ancien porte-couleurs des Predators de Nashville et de l’Avalanche du Colorado a révélé qu’il prenait des pilules pour dormir et du cannabis depuis la jeune vingtaine.

Il s’est également ouvert sur sa consommati­on de cocaïne.

« Quand je sortais, j’avais l’impression qu’il y avait de la cocaïne partout. J’avais l’impression qu’au moment où je sortais pour la nuit à New York, Los Angeles ou Vegas, que quelqu’un avait toujours de la cocaïne. »

« Alors, quand j’avais 22 ans, je l’ai fait. Parce que comme tant d’utilisateu­rs de cocaïne, j’étais juste un enfant perdu qui voulait ressentir quelque chose. Ce que je voulais ressentir, ce que j’avais besoin de ressentir, pouvait être différent du gars à côté de moi. Mais il était là, juste devant moi, m’offrant le contrôle de mon esprit, de mes sentiments, ne serait-ce que pour la nuit.

« Je ne le faisais pas souvent au début. Une ou deux fois par an. Mais à 28 ans, je le faisais toutes les quelques semaines. Et ces nuits m’ont ruiné. Parce que ces nuits sont devenues les seules où je pouvais ressentir quelque chose. »

UN TOXICOMANE

« J’étais simplement un toxicomane. J’étais dans la LNH. Je marquais des buts. J’ai joué une finale de Coupe [Stanley]. Je vivais le rêve. Mais j’étais accro. Et je ne savais même pas que j’avais un problème. Je ne fais la fête que toutes les deux semaines, me disais-je. Je passais des semaines sans rien faire, puis je recommença­is et j’avais peur de qui je deviendrai­s quand il faisait noir, quand mon esprit avait besoin de paix. C’était un processus lent. C’était insidieux. Mais à un moment donné, j’ai franchi cette ligne invisible où je ne pouvais plus trouver l’interrupte­ur. Je ne pouvais pas freiner le sentiment de vouloir être défoncé. »

EN FAIRE PLUS

Wilson termine son texte en demandant à la LNH et aux autres ligues profession­nelles d’en faire davantage pour éradiquer le fléau des problèmes de consommati­on.

« Je tiens également à préciser une chose : la LNH et le programme d’aide aux joueurs de l’Associatio­n des joueurs ont fait du bon travail dans ce domaine. Ils m’ont tellement aidé. […] Mais je pense que la ligue, comme toutes les ligues majeures, peut faire plus avec ce qui se passe en ce moment. Le sport n’est qu’un microcosme de la société et nous pouvons tous y jouer un rôle. »

« Et nous devons dire les vraies choses : c’est une crise. D’ici la fin décembre, il y aura eu plus de 100 000 décès par surdose aux États-Unis en 2021. En fait, les surdoses de drogue sont désormais la principale cause de décès chez les Américains de moins de 50 ans. »

Concrèteme­nt, Wilson demande qu’on arrête d’avoir peur de parler ouvertemen­t des problèmes de consommati­on.

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PHOTO D’ARCHIVES Colin Wilson a porté les couleurs de l’Avalanche du Colorado et des Predators de Nashville.

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