Moins riches que nos voisins du reste du Canada
Message de François Legault lors de son discours d’ouverture de la deuxième session parlementaire de la 42e législature : « Je n’accepte pas que le Québec soit moins riche que ses voisins. Il n’y a aucune raison d’accepter ça. Ce qu’on veut, c’est un Québec qui gagne ! »
Malgré les efforts de son gouvernement pour réduire l’écart de richesse entre le Québec et l’Ontario, force est de constater qu’il y a loin de la coupe aux lèvres.
Les ménages québécois font figure de parents pauvres lorsqu’on compare les actifs qu’ils possèdent en patrimoine à ceux détenus par l’ensemble des ménages canadiens.
Même nos plus riches Québécois ont l’air pauvres par rapport à la totalité des actifs détenus par les riches Canadiens, soit en actions, dépôts bancaires, fonds d’investissement, obligations, immobilier, assurance-vie, rentes, régimes de pension, REER, etc.
En termes de valeur nette moyenne de patrimoine, selon Statistique Canada, le ménage québécois possède des actifs de 608 500 $, comparé à des actifs de 822 120 $ pour le ménage canadien. On parle ainsi d’un écart de 213 620 $, soit de 26 %.
Pire encore lorsqu’on se compare aux provinces canadiennes les mieux nanties, l’écart s’agrandit royalement. À preuve, voici les écarts avec le ménage type de :
La Colombie-Britannique : 383 116 $ (38,6 %)
L’Ontario : 346 521 $ (36,3 %)
La Saskatchewan : 262 556 $ (30,1 %) L’Alberta : 257 203 $ (29,7 %)
NOS « PAUVRES » RICHES
Sans les prendre pour autant en pitié, nos plus riches Québécois, c’està-dire ceux du 5e quintile de revenu, doivent se « contenter » d’un actif net moyen de 1 486 102 $, soit quelque 382 134 $ de moins que celui des riches Canadiens figurant dans ledit quintile supérieur.
Avec les riches de la Colombie-Britannique, dont le patrimoine moyen net est d’environ 2,2 millions $, l’écart atteint les 708 880 $. Avec ceux de l’Ontario (patrimoine moyen de 2,1 millions $), l’écart s’élève à 631 390 $. Et face aux riches des provinces des Prairies, dont le patrimoine moyen est de 1,7 million $, l’écart est de 218 524 $.
L’IMMOBILIER FAIT LA DIFFÉRENCE
En analysant les actifs qui composent le patrimoine, c’est surtout au chapitre de la valeur nette de l’immobilier (valeur brute moins l’hypothèque) que les ménages québécois sont défavorisés.
Alors que le ménage québécois détient en immobilier une valeur moyenne nette de 158 581 $, le ménage canadien en possède quant à lui une valeur de 311 752 $, soit deux fois plus que nous.
L’écart est nettement plus élevé quand on se compare avec la Colombie-Britannique, où la valeur immobilière moyenne nette détenue par les ménages atteint les 479 132 $, soit le triple de la nôtre.
Pour sa part, le ménage ontarien possède en immobilier une valeur nette moyenne de 414 424 $, soit 2,6 fois plus élevée que nous.
NOTRE FAIBLE REVENU APRÈS IMPÔTS
Mis à part l’écart important qui existe au chapitre de la valeur nette de l’immobilier, il faut dire que les ménages québécois disposent d’un revenu réel après impôts nettement inférieur à la moyenne canadienne. Et ce, au niveau de tous les quintiles de revenu, du plus faible au plus élevé, selon les données les plus récentes compilées par Statistique Canada.
Le tableau ci-dessus, basé sur le revenu réel après impôts de 2019, montre à sa face même comment les Québécois gagnent un revenu inférieur à la moyenne canadienne et ontarienne.
Les écarts de revenu net vont de 9,1 % à 14 % avec l’ensemble des ménages canadiens. Avec les ménages ontariens, les écarts varient de 12,7 % à 18,6 %.
Que faire pour réussir à combler ces écarts de revenu net entre les Québécois et les Ontariens ou l’ensemble des Canadiens ?
Selon François Legault : « Pour s’enrichir, le Québec a besoin de plus de grandes entreprises. On doit créer plus de fleurons québécois. Ça va permettre d’augmenter les salaires offerts aux Québécois. »
« Donc, conclut-il, un Québec plus riche, des Québécois plus riches, c’est aussi ça un Québec qui gagne ! »
Ben d’accord ! Il lui reste « juste » à passer de la parole aux actes lors de l’imminente mise à jour économique de novembre de son gouvernement caquiste.