Elle refuse de vivre dans la rancoeur
Ses filles ont été tué par son ex-conjoint
AGENCE QMI | Plus d’un an et demi après la mort tragique de ses filles Romy, 6 ans, et Norah, 11 ans, Amélie Lemieux s’est livrée dans une touchante entrevue sur son cheminement à l’émission Le Québec Matin sur les ondes de LCN, hier.
La femme particulièrement résiliente est revenue sur la perte de ses filles aux mains de son ex-conjoint qui a commis l’irréparable. Malgré l’épreuve gigantesque, Amélie Lemieux refuse de vivre dans la colère et la rancune.
« J’ai beaucoup de difficultés parce que détester Martin, ce serait détester la personne que j’ai mariée, et je n’ai pas marié de meurtrier. Je ne suis pas responsable de sa santé mentale. Détester Martin, ce serait de nourrir mon intérieur de haine, de négatif et ce serait de mourir à petit feu, ça ferait une quatrième victime », a confié Mme Lemieux.
Encore très prise par les émotions, elle poursuit avec la voix étranglée par la peine.
« Si je pense à mes parents, je ne suis juste pas capable de leur infliger la peine que ça crée de perdre leur enfant. »
Amélie Lemieux, qui a fait preuve d’une force de caractère indéniable, admet que chaque jour est différent et qu’elle vit beaucoup de hauts et de bas.
« Je parle constamment à mes filles. [...] Il n’y a pas une journée pareille. Ça peut être une matinée où je ne sens rien, je suis neutre, où je me dis “enfin une pause”, et deux minutes après quelqu’un va arriver et va dire quelque chose et ça va être terminé. Je vais exploser, je vais me mettre à pleurer et je vais être en colère envers la vie, envers le pourquoi moi, pourquoi ça arrive, pourquoi il y a des gens qui s’en prennent à leurs enfants qui sont innocents. Moi, je ne comprends pas cela. Il y a des hauts et des bas chaque minute. C’est un combat constant. »
CONTINUER DE VIVRE
Si elle a pensé à rejoindre ses filles, elle a choisi de continuer de vivre, pour plusieurs raisons.
« À un moment, tu te lèves, et il y a un déclic. Tu te dis que tu continues pour lui, pour elle, pour eux, et tu détermines comment », a-t-elle expliqué.
Mme Lemieux comprend qu’elle ne sera plus jamais la même personne, mais elle a choisi de se redéfinir, malgré les séquelles avec lesquelles elle doit composer.
« Je n’ai plus la télévision, je ne suis plus capable de regarder des séries ou des films avec des meurtres parce que je vois juste Martin avec un bâton dans les mains. »
Elle garde espoir malgré tout et a promis à ses proches qu’elle sera là.
« Je veux me rendre le plus loin possible, que ce soit 50, 60, 90 ans ! Je vais me rendre le plus loin possible avec ce que je suis dans le moment présent. »