Montréalais accusé aux États-Unis
L’étudiant aurait envoyé en Iran du matériel de laboratoire pouvant servir à faire des armes nucléaires
Un étudiant de l’Université McGill a été accusé, la semaine dernière, aux États-Unis, d’exportation illégale vers l’Iran de matériel de laboratoire pouvant servir à la fabrication d’armes nucléaires.
Reza Sarhangpour Kafrani, un Montréalais d’origine iranienne âgé de 46 ans, fait l’objet de deux chefs d’accusation puisqu’il aurait enfreint une loi américaine sur le commerce international.
Cette dernière impose un embargo pour l’exportation de certains équipements vers l’Iran pour freiner leur programme nucléaire.
L’homme, mieux connu sous le nom de Reza Sarhang, devra aussi comparaître dans cette affaire pour six autres chefs liés au blanchiment d’argent, peut-on lire dans un document du tribunal fédéral du District de Columbia daté du 30 juillet dernier.
COMPLICE EN IRAN
Son complice allégué, Seyed Reza Mirnezami, a aussi été inculpé dans ce dossier.
Selon la cour, M. Reza Mirnezami a la double citoyenneté canadienne et iranienne.
Il est aussi affilié à l’université de technologie de Sharif à Téhéran, en Iran, où il demeure.
Pour sa part, Reza Sarhangpour Kafrani est un étudiant au doctorat au Département des sciences alimentaires et de chimie agricole à l’Université McGill, à Montréal.
Il est aussi à la tête de l’entreprise montréalaise « Avi Life Lab », anciennement connue sous le nom de « Prolife Global ».
Selon les documents judiciaires américains, les deux hommes auraient organisé leur « complot » durant plusieurs mois en 2016.
À l’époque, selon la cour, ils auraient acheté d’une entreprise américaine trois spectromètres de masse et plusieurs autres équipements pour une somme équivalente à 139 000 $ CAN.
« Les instruments analytiques de chromatographie et de spectrométrie, tels que certains des équipements de laboratoire achetés par Reza Sarhangpour Kafrani, sont contrôlés pour des raisons de non-prolifération nucléaire et nécessitent donc une licence pour être exportés des États-Unis », lit-on dans le document du tribunal.
PLUSIEURS ESCALES
Le hic, c’est que les deux hommes n’auraient jamais eu cette licence en leur possession. Les accusés auraient donc contourné les règles grâce à un stratagème pour envoyer leur marchandise en Iran.
Dans un premier temps, le matériel aurait été exporté des États-Unis vers le Canada.
Ensuite, la marchandise aurait été envoyée aux Émirats arabes unis. De cet endroit, l’équipement aurait fait un dernier voyage vers l’Iran.
Pour l’instant, aucune de ces allégations n’a été prouvée devant le tribunal.
Reza Sarhangpour Kafrani sera mis en examen pour cellesci à une date qui sera déterminée plus tard.
Il pourrait écoper d’une peine maximale de 20 ans de prison.