Prêts à tout pour convaincre leurs étudiants de participer à l’effort vaccinal
Tirage, cliniques mobiles, campagnes publicitaires : les cégeps et les collèges privés dont les étudiants rechignent à se faire vacciner comptent tout faire pour s’assurer que 75 % d’entre eux reçoivent leurs deux doses.
« C’est la première fois qu’on a accès aux chiffres, et je dois avouer que je suis déçu », affirme Elazar Meroz, directeur des études au Collège TAV de l’arrondissement Côtedes-Neiges, à Montréal.
L’établissement d’environ 1200 étudiants a le plus bas taux de vaccination de l’ensemble du réseau collégial : sans compter certains étudiants étrangers, à peine 62,7 % des élèves ont reçu une première dose, et 59 % ont leur deuxième.
Devant la gravité de la situation, le Collège TAV a décidé de sortir la carotte.
« Tous nos étudiants [doublement] vaccinés vont courir la chance de gagner 1000 $ dans un tirage. C’est moins que les prix offerts par le gouvernement, mais la chance de gagner est plus grande », souligne M. Meroz, en évoquant une campagne de communication « agressive » pour convaincre les plus récalcitrants.
ENTRE L’ARBRE ET L’ÉCORCE
Hier, le gouvernement Legault a promis un retour en classe « en présence » dans les universités et les cégeps du Québec, sans distanciation physique ni port du couvre-visage (voir texte en page 5).
Mais le masque continuera d’être exigé dans les 16 cégeps et collèges privés où moins de 75 % des étudiants ont inscrit une deuxième dose à leur calendrier, selon une liste du ministère de l’Enseignement supérieur rendue publique.
« C’est clair qu’on va tout mettre en place pour atteindre les taux de vaccination exigés. Les étudiants vont être de retour à partir du 23 août. Il y a déjà une clinique de vaccination prévue le 26 et le 27 août au cégep. Et on en fera tant qu’il en faudra », laisse tomber Éric Léveillé, directeur des communications au Collège Ahuntsic.
À l’heure actuelle, les établissements n’ont pas le pouvoir d’exiger un statut de vaccination quelconque pour le retour en classe en présence.
« C’est un paradoxe. D’un côté, on veut absolument retrouver nos étudiants à la rentrée, mais en même temps, il faut pouvoir garantir la santé de tout le monde », reconnaît Azad Lusbaronian, directeur général du collège montréalais ISART Digital, où 71,4 % des étudiants ont leurs deux doses.
L’idée, selon les collèges consultés par
Le Journal, est de convaincre les jeunes de participer à l’effort vaccinal et de les rejoindre « là où ils sont », rappelle le directeur des études du Cégep de Saint-Félicien, Pierre-Luc Ménard.
« On est en pourparlers avec le CIUSSS [du Saguenay–Lac-Saint-Jean] pour l’organisation de cliniques mobiles. Ça devrait se dérouler dans les premières journées de la session entre le 23 et le 25 août », dit-il.