Au secours des panneaux de plexiglas bientôt inutiles
Des entreprises proposent des solutions pour leur donner une deuxième vie
Des entreprises du Québec commencent à lever la main pour donner une seconde vie aux tonnes de plexiglas qui pourraient être abandonnées par les commerces après la pandémie.
« C’est une question de semaines avant qu’il y ait un réseau prêt à récupérer le plexiglas », assure Sophie Langlois-Blouin, vice-présidente à la performance des opérations chez Recyc-Québec.
Elle promet que des options seront disponibles dans la province.
Pourtant, il y a moins d’un mois, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, se disait inquiet, ne voyant aucune solution pour les panneaux de plastique, devenus omniprésents avec la pandémie… mais qui pourraient devenir inutiles dans les mois à venir.
Son appel a été entendu, assure Mme Langlois-Blouin. Déjà, trois entreprises se disent prêtes à recevoir le plexiglas pour le réutiliser.
À Montréal, Écoscéno veut lui donner une seconde vie grâce au milieu culturel, que ce soit pour des décors au théâtre ou des présentoirs de festivals, par exemple.
« Combien vont en utiliser et quelles quantités, c’est tout à découvrir [...] Mais il y aura une abondance », souligne la directrice générale AnneCatherine Lebeau.
Elle propose aux créateurs de partir avec l’idée d’utiliser ce plastique et de l’intégrer dès le départ dans leurs projets.
À Québec, La Remise culturelle a un projet similaire. Puis, au Bas-Saint-Laurent, Co-éco veut récupérer ces plastiques en bon état pour les revendre usagés à des entreprises ou des particuliers.
Par exemple, la directrice générale Solange Morneau pense que le plexiglas pourrait servir d’isolant dans des serres.
AUSSI RECYCLER
Mais le réemploi seul sera insuffisant. C’est pourquoi Recyc-Québec cherche aussi des entreprises de recyclage pour ces plastiques. Pour l’instant, elles n’ont pas encore été répertoriées. D’ailleurs, un appel aux propositions, doté d’un budget de 900 000 $, a été lancé le mois dernier.
« On serait fou de s’en passer », souffle la vice-présidente, estimant que donner une deuxième vie à ces plastiques offrira des occasions d’emplois.
À Montréal, le Groupe Lavergne dit avoir levé la main. L’entreprise se spécialise depuis plusieurs années dans le recyclage du plastique. Son président, Jean-Luc Lavergne, souligne que le principal enjeu sera surtout d’organiser sa collecte aux quatre coins de la province.
Pour Simon Chrétien, d’Alliance Polymères Québec, le recyclage du plexiglas est intéressant, puisqu’il s’agit d’un plastique dispendieux, contrairement à d’autres types.
« Il n’y a pas de raison que ça finisse dans les sites d’enfouissement », dit-il.
Par contre, il s’agit d’un « gisement temporaire » où la grande quantité de plastique qui pourrait être disponible après la pandémie ne se renouvellera pas dans le temps.