Le Journal de Montreal

Le cap du milliard en 11 ans

La québécoise Eddyfi/NDT effectue une 2e grosse acquisitio­n en cinq semaines

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Âgée de seulement 11 ans, Eddyfi/ NDT a maintenant une valeur dépassant le cap du milliard de dollars, selon la direction. Et il n’est pas question de ralentir : l’entreprise vient de conclure une deuxième transactio­n en l’espace de cinq semaines dont le montant de la facture varie entre « 75 et 100 millions $ », a appris Le Journal.

Eddyfi/NDT officialis­era aujourd’hui l’acquisitio­n de la compagnie Senceive, située au Royaume-Uni. Ce sont 60 salariés qui rejoindron­t les rangs de la cie de Québec spécialisé­e dans les équipement­s et les logiciels d’inspection destinés aux contrôles non destructif­s pour les secteurs du pétrole, de l’aérospatia­le, des mines, du transport, de l’énergie et du nucléaire.

Selon le président d’Eddyfi/NDT, cette acquisitio­n ouvrira à sa compagnie les portes de nouveaux marchés sur la scène internatio­nale.

« Senceive est dans un domaine où nous n’étions pas encore », avance Martin Thériault. « Ils font des senseurs géophysiqu­es pour des tunnels, des routes, des ponts ou des pipelines. S’il y a des mouvements de sol, avec ces capteurs, on peut le mesurer. Cela permet d’avoir un avertissem­ent avant que la situation devienne problémati­que », explique l’homme d’affaires.

En raison de la COVID-19, cette emplette a dû se faire à distance. Le président n’a même pas encore visité les installati­ons au Royaume-Uni du groupe, qui demeurera une entité distincte d’Eddyfi/NDT.

« Il y a un an, nous n’aurions jamais considéré d’acheter une entreprise sans la voir, maintenant, nous sommes rendus là », souligne-t-il. « Tu dois travailler différemme­nt. Nous avons envoyé une personne qui était locale. Nous avons aussi eu la documentat­ion à distance », raconte-t-il.

AUTRES ACHATS DANS LES PLANS

En mars dernier, rappelons qu’Eddyfi/ NDT avait mis le grappin sur l’entreprise Dynamic Risk, de Calgary, pour une somme entre 75 et 100 millions $.

Depuis 2016, ce sont 850 millions de dollars qui ont été injectés par les actionnair­es pour conclure dix acquisitio­ns, dont 500 millions de dollars ont notamment servi pour l’achat de NDT Global, en 2020. D’ailleurs la compagnie prévoit demeurer du côté des prédateurs pour les prochaines années afin d’appuyer sa croissance.

La direction espère réaliser environ quatre transactio­ns par an. « Il faut toutefois être deux pour danser », nuance M. Thériault, avec humour.

À l’automne dernier, Eddyfi/NDT a pondu un nouveau plan stratégiqu­e axé principale­ment sur le diagnostic d’infrastruc­tures, comme des routes, des ponts, des barrages hydroélect­riques ou des éoliennes.

« Il y a très peu d’accessibil­ité sociale pour des désastres environnem­entaux. Cela met beaucoup de pression sur les opérateurs de ces actifs », note M. Thériault. « Tout le monde doit rehausser ses critères de sécurité ».

L’entreprise, dont le chiffre d’affaires est de 350 millions de dollars, veut aussi faire un saut à la Bourse. Un projet qui devrait se réaliser au plus tard en 2023.

« C’est la prochaine étape pour nous. Cela pourrait être dans six mois ou d’ici 2023. Cela va aller en fonction de nos besoins. […] On veut créer un fleuron québécois. On veut être celui qui achète ailleurs », conclut M. Thériault.

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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E Le PDG d’Eddyfi/NDT, Martin Thériault, dans les locaux du siège social du fournisseu­r de technologi­es d’inspection, à Québec.

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