Le Journal de Montreal

Forte baisse des disparitio­ns d’enfants

Près de 2000 dossiers de moins ont été couverts par les autorités l’an dernier au Québec

- JÉRÉMY BERNIER

Les corps policiers du Québec ont enregistré, dans la dernière année, le plus faible nombre de disparitio­ns d’enfants depuis au moins six ans. Une situation qui pourrait être attribuabl­e à la pandémie.

En 2020, « seulement » 3831 dossiers d’enfants disparus ont été couverts par les autorités dans la province, selon le Centre national pour les personnes disparues et les restes non identifiés. Il s’agit d’une baisse de près de 2000 disparitio­ns par rapport à l’année précédente.

« C’est peut-être le seul aspect positif de la pandémie, lance la directrice générale du Réseau Enfants-Retour,

Pina Arcamone.

On l’a constaté très clairement dans nos bureaux entre mars et juin 2020. »

Mme Arcamone estime que cette baisse drastique de disparitio­ns est liée notamment à la fermeture des écoles, au confinemen­t et au télétravai­l.

En plus de réduire les sorties des enfants, ces mesures sanitaires ont permis aux parents de garder un oeil sur eux.

CONSTANTE DIMINUTION, MAIS…

Heureuseme­nt, 92 % de tous les enfants disparus au Québec en 2020 ont été retrouvés en moins d’une semaine. Et bien que cette année soit exceptionn­elle à ce niveau, on constate tout de même une certaine baisse du nombre de cas de disparitio­ns d’enfants depuis 2017.

« Il y a plus de prévention et de sensibilis­ation, notamment dans les écoles et auprès des parents. C’est de cette façon qu’on peut éviter des situations malheureus­es », estime Mme Arcamone.

Toutefois, la directrice générale souligne que s’il y a eu moins de disparitio­ns au courant de cette année pandémique, c’est tout le contraire au niveau du leurre informatiq­ue.

Entre avril et octobre 2020, le Centre canadien de protection de l’enfance avait observé une hausse de 81 % d’enfants ayant reçu des images à caractère sexuel venant d’adultes ou ayant subi des pressions pour en envoyer.

« NE M’OUBLIEZ PAS »

En marge du Mois des enfants disparus, le Réseau Enfant-Retour lance la première édition de sa campagne de sensibilis­ation et de collecte de fonds. L’organisati­on espère ainsi récolter 25 000 $ au cours du mois de mai, notamment pour soutenir les familles touchées par ce fléau.

« Pour les familles d’enfants disparus, le deuil est impossible. Elles doivent apprendre à vivre avec l’absence de ces derniers. On veut montrer à ces parents que leur enfant n’est pas oublié et qu’on fera tout pour les retrouver », conclut Mme Arcamone.

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PHOTO AGENCE QMI, ROGER GAGNON Caroline Lachance tient un portrait de son fils David Fortin, disparu en février 2009. Photograph­iée hier à sa résidence d’Alma, au Lac-Saint-Jean, elle espère toujours retrouver son garçon en bonne santé.
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PINA ARCAMONE DG du Réseau Enfants-Retour

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