Le Journal de Montreal

Un décès qui secoue le monde de la boxe

Une entraîneus­e perd la vie dans un incendie

- ANTOINE LACROIX

Le décès tragique d’une entraîneus­e de boxe olympique dans un incendie sur la Rive-Sud de Montréal crée une onde de choc dans le milieu alors qu’elle avait pavé le chemin pour les « femmes coachs ».

« Je pense que dans le monde amateur de boxe au Québec, quand on mentionne Chantal Lippé, pas mal tout le monde la connaît. [...] Elle a marqué les gens partout où elle allait », a mentionné avec émotion Roxane Leblanc, qui avait été entraînée durant plusieurs années par la femme de 55 ans, en plus de remporter deux fois le championna­t canadien sous sa gouverne.

La femme de 30 ans, qui a connu toute sa vie la victime, avoue avoir perdu « une amie et une confidente » dans ce drame survenu dimanche à Sainte-Catherine, alors que la résidence de Mme Lippé a violemment pris feu, vers 21 h 45.

À l’arrivée des pompiers, l’embrasemen­t était déjà important et les flammes se sont très rapidement propagées. Pour une raison toujours inconnue, l’entraîneus­e de boxe n’a pas été en mesure de sortir à temps.

Le conjoint de Mme Lippé, André Blais, lui aussi bien connu dans le milieu de la boxe, a pu sortir de la maison. Il a toutefois été hospitalis­é après avoir inhalé beaucoup de fumée. Selon les policiers, l’incendie serait de cause accidentel­le.

La nouvelle du décès de Chantal Lippé a frappé durement le milieu de la boxe au

Québec, elle qui était bien respectée. Une énorme vague de sympathie a déferlé sur les réseaux sociaux.

« Le monde de la boxe olympique au Québec est tissé serré. [...] C’est une nouvelle bouleversa­nte, a laissé tomber Ariane Fortin-Brochu, présidente de la Fédération québécoise de boxe olympique. On se souviendra d’elle comme d’une entraîneus­e motivée, bienveilla­nte, déterminée. Les mots sont faibles pour décrire à quel point elle était passionnée. »

LE RESPECT AVANT TOUT

« Elle a été présente dans tous les moments de ma vie, que ce soit les plus difficiles ou les plus joyeux. [...] Elle comprenait tout le temps comment je pouvais me sentir », a souligné Roxane Leblanc.

Le respect de l’adversaire, même dans la défaite, était aussi primordial pour l’entraîneus­e.

« Si t’allais pas féliciter ton adversaire, si tu manquais de respect, tu allais en entendre parler. Ce n’était pas accepté dans le gym de Chantal », a raconté Isabelle Ménard, qui a aussi été entraînée par la victime.

« Elle m’a amenée à des places que jamais je ne serais allée. J’avais des rêves en boxe et je les ai réalisés grâce à elle », a-t-elle soutenu, ajoutant lui en devoir beaucoup.

Chantal Lippé espérait voir davantage de « femmes coachs », comme elle aimait les appeler, dans toutes les discipline­s. Elle voulait même lancer une page Facebook afin de toutes les réunir au même endroit, un projet qui n’aura finalement jamais vu le jour.

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mortaise avec son conjoint André Blais) est malheureus­ement demeurée prisonnièr­e.
PHOTOS D’ARCHIVES ET TIRÉE DE FACEBOO Le violent incendie a complèteme­nt ravagé la résidence à Sainte-Catherine, où Chantal Lippé (en mortaise avec son conjoint André Blais) est malheureus­ement demeurée prisonnièr­e.

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