Une année que Bernier n’est pas prêt d’oublier
L’ex-joueur étoile de soccer croit à une prise de conscience collective en 2020
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’année 2020 est particulière pour Patrice Bernier, comme elle l’est pour bien des gens.
« La vie va tellement vite qu’il y a des choses qui passaient sous le radar. Les choses se passent tellement vite qu’on oublie de les remettre en perspective », a-t-il raconté en marge d’un événement organisé par le Groupe MVP, qui veille à l’image d’une cinquantaine d’athlètes actifs et retraités.
NOUVEAU REGARD
« Avec la COVID, tout le monde est affecté et je crois que ça nous a tous ouvert les yeux. »
Et l’entraîneur adjoint de l’Impact est bien placé pour en parler puisqu’il a vu une cause importante à ses yeux être mise à l’avant-plan avec le regain d’énergie du mouvement Black Lives Matter dans des circonstances malheureuses au cours des derniers mois.
PETIT PAS
« On veut que les choses avancent vite, mais c’est un petit pas à la fois, rappelle-t-il. Des choses qui ont pris autant de temps à s’imbriquer dans notre culture vont prendre autant de temps à disparaître.
« Je ne prévois pas que je vais en voir la fin de mon vivant. On est au moins dans un moment où on en parle ouvertement et ça fait mal des fois, mais on sort enfin de la zone grise. »
Bernier, qui a lui-même été victime de profilage dans le passé, est donc heureux que la conversation soit enclenchée et espère que les prochaines générations vont pousser dans la bonne direction.
« Il faut donc être clair avec nos enfants afin qu’ils forment leur jugement sur leurs convictions à eux. »
EFFET POSITIF
Dans le contexte actuel, il salue l’initiative du président du Groupe MVP, Simon Arsenault, qui a lancé un appel à ses athlètes afin qu’ils contribuent à améliorer l’humeur ambiante.
« On est dans une année particulière, tout le monde est affecté, surtout mentalement. On sent que c’est lourd avec tous les arrêts. »
Selon l’ancien capitaine du Bleu-blancnoir, les athlètes ont ce qu’il faut pour contribuer à améliorer l’humeur ambiante.
« Les personnes qui ont excellé sont de bons modèles. Les gens oublient les embûches et restent sur l’image de gagnant.
« Il faut rappeler aux gens que c’est difficile, mais qu’il va y avoir de beaux jours par la suite. »
Positif et pragmatique, Bernier veut simplement que les gens n’oublient pas que ça demeure une situation temporaire.
« Dès que tu es dedans, tu sens qu’il n’y a pas d’issue, tu te demandes comment tu t’en sors, tu es constamment sous un nuage. Le beau temps revient tout le temps après la pluie. Il y a des cycles et il faut savoir être patient. »
CHANGEMENT
Sur le plan professionnel, 2020 a aussi été signe de chamboulement pour Bernier.
Il a commencé l’année comme adjoint à Thierry Henry et, depuis septembre, il est aussi superviseur de la post-formation de l’Académie de l’Impact.
C’est un peu comme s’il était le directeur de thèse des diplômés de l’Académie qui font leur chemin avec l’équipe des moins de 23 ans. Ainsi, il a accompagné l’équipe professionnelle au tournoi d’Orlando, mais ne l’a pas suivie depuis qu’elle s’est installée au New Jersey.
« Je reste en contact avec l’équipe professionnelle, je regarde les entraînements. Je suis un peu entre deux chaises, mais ça me tient à coeur parce que ça me permet de reconnecter avec l’Académie.
« On veut s’assurer que nos futurs joueurs soient le plus prêts possible pour faire le saut chez les professionnels. »