Trump vante le rebond de l’économie
Les deux candidats ont bataillé hier pour la Floride, un État-clé qui pourrait déterminer l’issue du scrutin
TAMPA | (AFP) Économie contre pandémie : Donald Trump et Joe Biden ont fait campagne jeudi en Floride, État-clé où le président américain, en retard dans les sondages, a vanté les derniers chiffres de croissance tandis que son rival a redoublé d’attaques sur sa gestion de la COVID-19.
« Dans cinq jours, nous allons gagner la Floride, nous allons gagner quatre ans de plus ! » a lancé, depuis Tampa, le président américain, coiffé d’une casquette rouge « Make America Great Again ».
Fait rare : il était accompagné de sa femme Melania, qui a fait une brève allocution. « Une voix pour le président Trump est une voix pour une Amérique meilleure », a-t-elle lancé.
Le président américain a vanté la hausse, annoncée quelques heures plus tôt, de 33,1 % du produit intérieur brut au troisième trimestre (en rythme annualisé).
« Aucun pays n’a de chiffres comme ceuxlà », a-t-il martelé, louant une « croissance économique explosive » et promettant une année 2021 de tous les records.
« Tellement heureux que ce fantastique chiffre du PIB soit sorti avant le 3 novembre », avait-il tweeté plus tôt.
Mais ce chiffre, aussi spectaculaire soitil, intervient après un plongeon tout aussi historique de 31,4 % au printemps.
Il a en outre été essentiellement soutenu par les aides généreuses versées par le gouvernement fédéral face à la pandémie, et qui ont désormais pour la plupart pris fin.
Deux styles de candidats, deux stratégies de campagne, deux approches radicalement différentes face à l’épidémie de coronavirus : les habitants du « Sunshine State » ont assisté à un concentré de cette campagne 2020.
Le président américain, qui mobilise partout où il passe des foules importantes, le plus souvent peu soucieuses du port du masque et de la distanciation physique, fait de la taille de ces rassemblements son principal atout de campagne.
À la moindre occasion, il moque son adversaire, incapable selon lui de susciter un tel enthousiasme. Et Donald Trump, 74 ans, se montre désormais ouvertement ulcéré par l’attention trop grande accordée, à son goût, à ce virus qui a fait plus de 228 000 morts aux États-Unis.
« Dans cinq jours, nous allons gagner la Floride, et nous allons remporter quatre années de plus à la Maison-Blanche », a tweeté le républicain avec la vidéo de son meeting bondé.
Hier, le pays a franchi la barre des 90 000 nouveaux cas en 24 heures pour la première fois.
DONNER L’EXEMPLE
Nettement plus en retrait depuis le début de la campagne, Joe Biden met en avant la nécessité de donner l’exemple face à cette pandémie meurtrière.
« Les rassemblements de Trump sont des actes ultra-propagateurs, il propage le virus à travers le pays », a dénoncé l’ancien vice-président américain, devant quelques centaines de personnes qui assistaient à ce meeting en « drive-in », assis sur leurs voitures ou debout à côté.
Porter un masque, respecter les gestes barrières « n’est pas une prise de position politique, c’est un devoir patriotique pour l’amour de Dieu ! » s’est-il exclamé.
« Il propage en plus la division et la discorde. Nous avons besoin d’un président qui va nous rassembler », a poursuivi l’ex-bras droit de Barack Obama, qui se présente en rassembleur d’une Amérique divisée.
Joe Biden, 77 ans, a aussi attaqué le bilan économique du milliardaire républicain, l’un de ses points forts dans les sondages.
« Nous avons laissé à Donald Trump une économie solide, a-t-il affirmé. Et comme tout ce dont il a hérité, il l’a dilapidée. »
AU COUDE-À-COUDE
En difficulté dans le Wisconsin et le Michigan, deux États qu’il avait remportés d’extrême justesse en 2016 face à Hillary Clinton, Donald Trump ne peut se permettre de perdre également la Floride s’il veut espérer un second mandat.
Or, les deux septuagénaires sont au coudeà-coude dans cet État qui représente 29 voix au collège électoral, sur les 270 nécessaires pour décrocher la Maison-Blanche.