Le Journal de Montreal

Vous saurez tout sur le zizi

- SOPHIE DUROCHER sophie.durocher @quebecorme­dia.com

J’attendais avec impatience l’arrivée de la série Les Mecs à Radio-Canada.

J’avais très hâte de voir ce que Jacques Davidts (l’auteur de la série Les Parent) avait d’intéressan­t à dire sur « les hommes de cinquante ans hétérosexu­els cisgenres », depuis qu’une féministe crinquée (Martine Delvaux) avait déclaré, sans avoir vu un seul épisode, qu’elle trouvait risibles les angoisses des hommes.

Alors, ils ressemblen­t à quoi, les mecs ? Des pétards mouillés.

TOUT ÇA POUR ÇA ?

J’ai écouté les dix épisodes de la série diffusée sur ici.tou. tv extra. Et je n’ai pas beaucoup ri en visionnant ce qu’on nous présente pourtant comme une comédie. On y suit les hauts et les bas sexuels de quatre amis (trois Blancs, un Noir, trois hétérosexu­els, un gai) qui se réunissent tous les jours au comptoir du bar de leur amie de fille.

Bonjour l’originalit­é : on a vu ça combien de fois, dans un film ou une série, la ou le barmaid au grand coeur qui a beaucoup de temps à passer à parler avec ses clients et échanger de grandes réflexions sociologiq­ues entre deux verres de chardonnay ?

Avec son utilisatio­n constante de la musique classique, ses citations savantes (Schopenhau­er, Freud, Henri Laborit), son obsession du cul, et même sa scène de sauna, Les Mecs fait parfois penser à un film de Denys Arcand. Mais en moins bon…

Chez Arcand, toutes les discussion­s sur le cul (comme dans Le Déclin de l’empire

américain) débouchent sur une réflexion sociologiq­ue ou un constat de société. Dans

Les Mecs, ça donne juste des répliques comme : « Ça ne me tente pas de me crosser en regardant un ami se faire sucer », « Y’est gai, si y veut continuer à fourrer, y faut qu’y soit cute », « Le piercing de son clit s’est défait, ça m’a fendu la graine », « J’veux qu’on fourre su’a table » ou « Tous les urologues ne peuvent pas être des Bon Jovi du trou de cul ». Amateurs de poésie, bonsoir.

Les mecs sont obsédés par leur pénis (qu’ils appellent leur graine) et par la taille de celui-ci. L’un se masturbe dans la douche, l’autre a un énorme engin (il est « amanché »). Il y en a un qui bande mou, l’autre qui veut faire des trips à trois.

Un épisode ou deux, ça passe. Mais quand toute ta série est concentrée sur ton macaroni entre les jambes, ça manque d’intérêt. Oserais-je dire que c’est débandant ?

Même dans la série culte Sex and the City,

TOUS les épisodes ne parlaient pas QUE de cul.

HOMME-FEMME, MODE D’EMPLOI

Au moins, la série Les Mecs a le mérite d’être une série féministe. En tout cas, selon ma version du féminisme qui est de « souhaiter l’égalité des sexes ».

Dans une scène savoureuse, un des personnage­s qui se sépare de sa femme (qui a un salaire deux fois plus gros que le sien) lui rappelle qu’il serait tout à fait en droit de lui demander de lui verser à lui une pension !

J’imagine déjà des féministes crinquées s’étouffer de colère en se faisant rappeler que « ce qui est bon pour minou est bon pour pitou ».

Un épisode ou deux, ça passe. Mais quand toute ta série est concentrée sur ton macaroni entre les jambes, ça manque d’intérêt.

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