Le Journal de Montreal

Plusieurs locataires devront se reloger en pleine pandémie

Des dizaines de familles n’ont pu regagner leur appartemen­t après un incendie

- ROXANE TRUDEL

Au lendemain de l’incendie qui a ravagé plusieurs logements d’un vaste immeuble de la Rive-Sud, de nombreux locataires étaient dans l’incertitud­e, hier, n’ayant pas encore pu constater l’étendue des dégâts causés à leur domicile.

« On ne sait pas si on va pouvoir entrer, indique Elizabeth Gagnon, qui occupait depuis à peine deux semaines un appartemen­t situé à l’extrémité où le feu s’est déclenché mercredi. On n’avait même pas fini de défaire nos boîtes. »

Hier matin, les locataires étaient nombreux à faire la file devant l’immeuble incendié de la rue Victoria, dans le secteur Greenfield Park, espérant pouvoir récupérer leurs effets personnels essentiels.

Selon le Service de sécurité incendie de l’agglomérat­ion de Longueuil (SSIAL), c’est une étincelle causée par des travaux de rénovation dans la partie droite de l’édifice qui aurait mis feu à la bâtisse abritant 46 logements.

Les occupants, qui ont été pris en charge par la Croix-Rouge, résident dans un hôtel ou chez des proches en attendant de se reloger.

« On a entre six et huit appartemen­ts qui sont vraiment endommagés par le feu. Le reste, il y en a beaucoup qui sont endommagés par l’eau, mais les biens ne sont pas brûlés », décrit Stefan Di Fruscia, chef de division pour le SSIAL.

CAUCHEMARD­ESQUE

Le coup est particuliè­rement dur à encaisser pour Serge Montpetit, qui vient de perdre son emploi des 14 dernières années en plus de son logement.

« On ne sait pas encore ce qu’on va faire », souffle l’homme de 68 ans, qui s’occupait de la gestion de l’immeuble avec sa femme.

Munie de nombreux sacs et aidée par ses deux filles, une autre locataire de 74 ans craint de constater l’ampleur des dégâts.

« Je n’ai rien. Je ne sais pas quoi faire [...] Je suis vieille. Ça me rend vraiment nerveuse. Je n’ai pas d’autres vêtements que ceux-là. [...] J’aimais tellement ça ici. C’est un cauchemar », témoigne-t-elle.

SAUVER SON CHAT

Après à peine un mois dans leur tout premier appartemen­t, Simon Goulet, 19 ans, et sa copine devront pour leur part retourner vivre chez leurs parents.

« On avait déjà tout peinturé, on venait tout juste d’acheter les meubles », dit-il.

Quand il a vu l’ampleur du brasier mercredi, le jeune intrépide s’est introduit dans la cour par le trou dans la clôture pour secourir son chat, au quatrième étage.

« Au travers des portes dans le couloir, je voyais la grosse boucane », raconte-t-il.

Alexandra Duchesne, 20 ans, et Nadim Yakubi, 27 ans, se croisent quant à eux les doigts, étant logés à la limite des ravages.

« C’est sûr que ce n’est pas la saison idéale pour trouver des appartemen­ts qui ont de l’allure », estime la jeune femme.

« Avec la COVID-19, la zone rouge, tout ça… », complète son copain.

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PHOTO ROXANE TRUDEL Le feu a repris momentaném­ent hier dans l’immeuble de la rue Victoria, mais il a été vite maîtrisé par le Service de sécurité incendie de l’agglomérat­ion de Longueuil.
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PHOTO ROXANE TRUDEL Simon Goulet, 19 ans, devra se résoudre à retourner chez ses parents.

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