Un chercheur planche sur une forme jamais vue de vaccin
Il serait administré par voie intrapulmonaire, mais la technique reste à parfaire
Les efforts dans le développement d’un vaccin contre la COVID-19 se poursuivent de façon effrénée au Québec et un chercheur de l’Université Laval planche sur une forme jamais vue de vaccin par inhalateur, visant directement les poumons.
Le Dr Denis Leclerc, chercheur en microbiologie-infectiologie a choisi cette voie puisqu’elle est, selon lui, la plus directe pour atteindre directement les organes touchés par la COVID-19.
« Ça amène plus de robustesse au niveau de la protection parce qu’on traite l’organe infecté. L’immunité recherchée est vraiment pulmonaire », précise le médecin.
UNE PREMIÈRE
La technique demeure toutefois à parfaire puisqu’aucun vaccin en tant que tel n’a jamais été administré par voie intrapulmonaire.
Seuls les traitements de corticostéroïdes pour l’asthme se rapprochent de l’idée du Dr Leclerc, qui étudie toujours la meilleure façon d’administrer le vaccin, soit par inhalateur ou nébuliseur.
« Je travaille avec des pneumologues, dont le Dr Dominic Deschênes, qui est un expert des voies d’administration. On va faire des essais pour prendre la voie la plus efficace pour s’assurer qu’on atteint les profondeurs du poumon et qu’on déclenche la réponse immunitaire le plus efficacement », explique le chercheur.
RAJEUNIR LE SYSTÈME IMMUNITAIRE
Ce dernier croit d’autre part que ses travaux ont de bonnes chances de réussite en raison de sa plateforme vaccinale qui déclenche une réponse du système immunitaire inné.
L’expert croit que c’est la faiblesse de ce système immunitaire chez les personnes âgées qui les rend plus vulnérables à la COVID-19.
« Les enfants ont l’immunité innée dans le tapis parce que leur système adaptatif n’est pas encore développé. Alors que le corps des personnes âgées ne se fie que sur l’adaptatif acquis au fil des ans. Comme la COVID-19 est un nouveau virus, le système ne le reconnaît pas et n’a pas de défenses », précise le spécialiste.
« En réussissant à “réveiller” le système inné chez les personnes âgées, c’est comme si on les rajeunissait au plan immunitaire », ajoute le Dr Leclerc, convaincu que la clé de l’énigme se trouve là.
« Je crois que c’est ce qui explique pourquoi les gens âgés sont si touchés, et c’est pourquoi j’ai autant confiance en notre formule. »