Elle veut relancer l’industrie de la beauté
L’utilisation de plexiglas pourrait accélérer la reprise de différents soins, notamment pour les esthéticiennes
TROIS-RIVIÈRES | Une propriétaire de salon de beauté veut convaincre le gouvernement qu’il est possible de relancer plus rapidement son industrie au Québec, en usant de créativité et de… plexiglas.
La technicienne en pose de cils et d’ongles Cindy Ducharme s’est inspirée d’innovations produites ailleurs dans le monde pour faire construire un cube en plexiglas, dont le prototype rappelle la forme d’un incubateur pour bébé.
Il s’agit essentiellement d’une boîte sur pieds qui vient se poser au-dessus du visage de sa cliente, pour le séparer du sien.
Mme Ducharme passe ensuite ses mains sous la boîte pour donner des soins, munie de gants, d’un masque et de lunettes.
Elle y voit différentes applications, notamment pour les esthéticiennes et les dentistes, qui peuvent tout désinfecter entre chaque client.
« J’ai couché ma grosse poupée, ça m’a donné une bonne forme de visage. J’ai essayé et je suis certaine que ça va être fonctionnel », affirme la femme de 36 ans, tout en rappelant que des ajustements pourront être faits au besoin.
REPRENDRE LE TRAVAIL
Mme Ducharme a également installé plusieurs autres panneaux séparateurs dans son salon Ongles et cils Cindy Ducharme, et a récemment présenté son protocole au ministre du Travail, Jean Boulet.
Deux mois après le début du confinement, elle veut que les professionnelles de la beauté puissent reprendre le travail le plus rapidement possible.
La technicienne a pu bénéficier de la prestation canadienne d’urgence (PCU) et retarder certains paiements, mais déplore que des salons soient déjà en train de fermer.
« C’est gros, un, deux mois d’arrêt », mentionne-t-elle, soulignant qu’une bonne partie des professionnelles de la beauté sont des travailleuses autonomes qui ne vivaient déjà pas très richement.
Protéger un salon avec du plexiglas peut par ailleurs coûter quelques centaines de dollars, et Mme Ducharme considère que le gouvernement pourrait en assumer un certain pourcentage.
PLEXIGLAS EN TOUS GENRES
L’entreprise Enseignes FX Boisvert, qui a développé et construit la boîte avec Mme Ducharme, a quant à elle un carnet de commandes rempli jusqu’en juin.
Les employés ont construit des protecteurs pour plusieurs types de commerces : pharmacies, restaurants, banques et caisses, dentistes, même pour une clinique de chirurgie de la vue de Trois-Rivières.
Adapter des panneaux en plexiglas à des appareils de mesure pour les yeux a représenté un certain défi, selon le copropriétaire d’Enseigne FX Boisvert, Yves Bellerive.
« C’est sûr que c’est plus difficile un peu. C’est de faire des dessins sur ordinateur pour pouvoir couper après. La prise de mesures n’est quand même pas évidente, mais ç’a bien été. Ç’a bien fitté », souligne M. Bellerive.
L’entreprise planche également sur des panneaux qui seront installés prochainement au palais de justice de Saint-Jérôme.