Le Journal de Montreal

Confinés pendant 48 heures

Un couple de Montréal avait même apporté sa propre nourriture pour tenir le coup à l’hôpital

- KATHRYNE LAMONTAGNE bags doggy rough

L’accoucheme­nt s’est déroulé avec un masque, les 48 premières heures postnatale­s se sont écoulées en confinemen­t à l’hôpital et aucun visiteur ne s’est approché à plus de deux mètres du nouveauné : malgré cela, la naissance d’Eva demeure une expérience plus que positive pour sa maman.

Véronique Vincelli a donné la vie pour la première fois le 7 avril dernier, en pleine crise de la COVID-19. « Ça s’est hyper bien passé », assure la nouvelle maman de 33 ans.

Positionné­e en siège, la petite Eva est née par césarienne planifiée. Pandémie oblige, masque et jaquette étaient de mise.

« L’infirmière m’a dit qu’elle était désolée, mais qu’elle n’avait pas [d’autre] choix [que] de me mettre un masque. J’avais mes lunettes, j’essayais de respirer dans le masque, je ne voyais rien ! Je braillais ! Mais l’équipe a été super présente, très humaine », évoque Mme Vincelli.

Difficile toutefois de ne pas percevoir l’anxiété liée au virus chez le personnel de la santé, expose la jeune femme, qui avait respecté à la lettre les mesures de santé publique dans les semaines précédant son accoucheme­nt.

« On ressentait qu’il y avait un stress à cause de la COVID. Les gens avaient peur pour leur santé », résume-t-elle.

AVEC SA BOUFFE

Une fois Eva née, la famille a été transférée dans une chambre privée.

« Et là, on ne pouvait plus sortir, même pas pour marcher dans le corridor ou aller à la cafétéria », raconte la nouvelle maman, qui avait été avisée de la situation. Comme le papa n’est pas hospitalis­é au même titre que la maman et le bébé, le couple avait pris soin d’apporter une tonne de collations et de repas, pour passer à travers les 48 heures suivantes.

« On avait des

! », pouffe-t-elle.

DE « PETITS DEUILS »

Les visites étant interdites, il a fallu attendre leur sortie de l’hôpital pour présenter leur petite merveille à leurs proches. À deux mètres de distance. « C’est difficile. Personne n’a pris la petite. Tu aimerais ça que tes amies et ta famille soient proches… Et tu réalises c’est quoi le confinemen­t.

On ne prend aucun risque, je ne me le pardonnera­is pas si jamais il arrivait de quoi. Mais on trouve ça », confie-t-elle.

Avec les fermetures de commerces, Véronique Vincelli n’a pu acquérir tout ce qu’elle souhaitait pour terminer la chambre de la petite comme elle l’aurait voulu.

La séance de photograph­ie pour immortalis­er sa grossesse a dû être annulée. Son voyage au Portugal prévu à la fin de l’été est aussi tombé à l’eau.

« C’est des petits deuils. Et on tenait tout ça pour acquis », résume-t-elle.

La situation est d’autant plus difficile du fait que personne ne sait quand la situation reviendra à la normale.

« J’ai demandé à la pédiatre s’il existait une manière pour qu’un membre de ma famille proche prenne la petite. Elle m’a répondu, du bout des lèvres : avec des gants, un masque et une jaquette », se désole-t-elle.

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PHOTO COURTOISIE INSTAGRAM @VEROVINCEL­LI Pandémie oblige, masque et jaquette étaient de mise pour la naissance de la petite Eva, entourée de ses parents, Véronique Vincelli et Ricardo Siopa.
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