On dit à une employée d’ôter son masque et elle est infectée
Une préposée aux bénéficiaires du CHSLD Sainte-Dorothée à Laval qui a été déclarée positive à la COVID-19 le week-end dernier dit s’être fait demander par la direction de retirer son masque pour travailler dans les semaines précédentes.
« Je suis positive. Je ne le serais pas si on nous avait donné tout ce dont on a besoin », a confié cette mère de famille, avant de s’effondrer en larmes, dans un entretien téléphonique très émotif avec Le Journal lundi.
Cette préposée, dont Le Journal apu vérifier l’identité, mais qui a demandé à rester anonyme par crainte de représailles, a déploré l’équipement déficient fourni aux employés. À un certain moment, les préposés de Sainte-Dorothée ont même fait l’achat à leurs frais de visières pour se protéger, selon elle.
« Vous enlevez votre masque ou on vous met à la porte. [...] Les masques sont pour les patients qui sont positifs », lui aurait dit une supérieure.
FORCÉE DE TRAVAILLER
Elle prétend aussi qu’une coordonnatrice lui aurait demandé dimanche de rentrer travailler, malgré son diagnostic de COVID-19, si elle ne présentait pas de symptômes.
« Je ne vais pas rentrer parce que si je rentre, je vais rendre les autres contagieux », dit-elle avoir répondu. Elle dit aussi avoir été contrainte de rester travailler la semaine passée après son quart de travail en raison d’un manque criant de personnel.
« On est épuisés. Normalement, on est six préposés par étage. On a travaillé à deux la semaine passée, dit-elle. Ça fait des semaines que des patients n’ont pas eu de bain », affirme-t-elle.
« Ce n’est pas humain ce qu’on vit dans la résidence. On n’est pas corrects, dit-elle. Ça me déchire, j’ai mes enfants, j’ai ma famille », ajoute celle qui dit commencer à ressentir un mal de gorge.
SITUATION CATASTROPHIQUE
« Ça devient catastrophique », a commenté Marjolaine Aubé, présidente du syndicat CNS du CISSS Laval.
Selon elle, il manquait hier 19 préposés pour le quart de travail de soir au CHSLD Sainte-Dorothée.
Contacté hier, le CISSS de Laval a nié que des employés se faisaient demander de rentrer travailler s’ils étaient déclarés positifs.