Le Journal de Montreal

LA FIN APPROCHE POUR JULIEN

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Le Canadien vivra une autre exclusion des séries. C’est devenu la norme à Montréal depuis trois ans. Pour la quatrième fois en cinq saisons, les amateurs ne pourront pas placer leur petit drapeau sur leur voiture.

À la date limite des transactio­ns, le directeur général Marc Bergevin a offert une répétition générale de ce qu’il offrira aux journalist­es à son bilan de saison, qui devrait être présenté autour du 6 avril.

Il va parler du « processus », du « reset », du prochain repêchage, qui aura lieu à Montréal, et du congédieme­nt de Claude Julien. C’est écrit dans le ciel.

L’entraîneur-chef sera encore sacrifié. En analysant les points de presse de Julien depuis trois semaines, il sait déjà qu’il passera dans le tordeur. Son impatience envers les journalist­es prouve qu’il en a ras le pompon.

Et on peut le comprendre. Julien est un gagnant. Sa longue feuille de route est là pour le prouver. Toutefois, son étoile a grandement pâli depuis la saison 2014-2015. La seule fois qu’il a participé aux séries en tant qu’entraîneur-chef du CH, c’est lors de la saison 2016-2017. Par contre, il n’était pas à la tête de l’équipe lors de la première mise en jeu de la saison régulière. Pas une grosse moyenne au bâton.

Est-ce que Bergevin a pris la bonne décision en embauchant Julien en 2017 ? Est-ce qu’il avait le bon candidat pour remplacer Michel Therrien au pied levé ? J’ai tendance à répondre non aux deux questions. Une chose est sûre, les résultats sur la glace n’ont pas été au rendez-vous. « Reset » ou pas.

ENTRE DEUX CHAISES

On ne sait pas dans quelle direction le Canadien se dirige. Il n’aspire pas à la conquête de la coupe Stanley dans un avenir rapproché, mais Bergevin ne prononce pas le mot « reconstruc­tion » pour ne pas faire capoter les amateurs.

Tu ne peux pas être toujours entre deux chaises, comme il le démontre dans ses paroles et dans ses actions. Tu ne peux pas te vanter d’avoir 14 choix au repêchage de juin prochain alors que tes deux piliers, Carey Price et Shea Weber, affirment vouloir gagner maintenant.

Lors du dernier tournoi de golf, Price avait été clair : « Il y a plusieurs joueurs qui connaissen­t de longues carrières sans jamais avoir de réelles chances de gagner. Je ne veux pas devenir l’un de ces joueurs, je veux me rendre jusqu’à l’objectif ultime. »

Quels seront les arguments de Bergevin lorsqu’il parlera à Price à la fin de la présente saison ? J’espère qu’ils seront solides. La patience du gardien a ses limites. Il aura 33 ans en août et l’avenir, c’est maintenant pour lui.

ERREURS D’ÉVALUATION

Avant la saison, on savait que les succès du Canadien seraient une affaire d’équipe. Bergevin et Julien avaient besoin d’un effort maximal de chaque joueur pour avoir une chance de se qualifier pour les séries. Sans avoir de blessures majeures.

Ce n’est pas ce qui est arrivé, loin de là. On a plutôt eu droit à une série d’erreurs d’évaluation et des joueurs qui se sont retrouvés dans des rôles qu’ils ne pouvaient pas assumer.

Et c’est Julien qui va en payer le prix, le mois prochain. C’est la triste réalité d’un entraîneur de la LNH.

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