Le Journal de Montreal

L’effet Thierry Henry

- MARC DE FOY

Les grosses foules au match d’ouverture de l’Impact sont de l’his- toire ancienne. Ils étaient 21 006 spectateur­s pour la rencontre entre le onze montréalai­s et le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, hier après-midi.

C’était presque autant (21 575) que pour la rencontre face au Costa Rica en huitième de finale de la CONCACAF, mercredi dernier. Vingt et un mille personnes, c’est un peu plus que la capacité du stade Saputo.

Mais ils sont moins nombreux en été. L’an dernier, la moyenne d’assistance dépassait légèrement 16 000 spectateur­s.

UNE NOUVELLE PAGE S’OUVRE

On peut toujours dire que ce n’est pas si mal considéran­t le nombre de sièges disponible­s. Mais après huit saisons en MLS, on aurait pu s’attendre à ce que le stade Saputo devienne trop petit.

Malheureus­ement, l’équipe n’a pas bien performé. Et comme elle ne possède pas la même immunité que le Canadien, les assistance­s en souffrent.

La saison qui s’amorce en est une de transition. L’équipe a un nouveau visage.

Nacho Piatti est retourné jouer en Argentine. Rod Fanni (38 ans) et Evan

Bush (34 ans) sont encore là, mais le reste de l’équipe est relativeme­nt jeune. La moyenne d’âge est de 25 ans.

PAS UN SAUVEUR

La grande nouveauté, c’est l’entraîneur en chef Thierry Henry.

D’un point de vue marketing, l’Impact a réalisé un bon coup en embauchant l’un des plus grands noms de l’histoire du soccer français. Les exploits de Thierry sur la scène internatio­nale sont bien documentés.

Mais ce n’est pas nécessaire­ment un ancien grand joueur qui fait gagner une équipe. On l’a vu avec Wayne Gretzky en Arizona.

Il ne faut pas voir Henry comme un sauveur. Et encore lui faudrait-il de meilleurs outils pour faire son travail.

LE CARACTÈRE Y EST

Le camp d’entraîneme­nt n’a pas été couronné d’un grand succès. L’Impact a subi quatre défaites en cinq matchs préparatoi­res, mais Henry n’en avait cure.

L’important pour lui était de tenter des expérience­s, d’apprendre à connaître ses joueurs et de leur enseigner le système de jeu qu’il comptait mettre de l’avant cette saison.

On ne partira pas en peur, mais force est d’admette que sa troupe fait mieux de que ce qu’on anticipait depuis qu’elle dispute des matchs de compétitio­n. Elle s’est tenue debout contre le Deportivo Saprissa en Ligue des champions.

Ce n’est pas facile de jouer en Amérique du Sud. L’atmosphère est hostile. Ça prend du caractère et c’est ce que les troupiers de Thierry Henry ont démontré lors du premier match de la série contre le Saprissa.

Peu de gens croyaient en leurs chances. Ils ont pris les devants par deux buts avant que la formation costaricai­ne ne prenne le contrôle du jeu. Ils ont néanmoins réussi à limiter leurs adversaire­s à un verdict nul.

Le match retour au Stade olympique n’a pas été un classique. L’Impact a offert un spectacle hermétique, mais c’est le résultat qui comptait.

LA MOINDRE CHOSE À FAIRE

On a été témoin d’une autre belle démonstrat­ion de déterminat­ion de sa part, hier. Le Revolution a pris rapidement les devants, mais l’Impact ne s’est pas laissé abattre.

Les joueurs mettent en applicatio­n l’une des premières choses que Henry leur a dites au camp d’entraîneme­nt.

« La moindre chose à faire, c’est se battre », a insisté l’entraîneur après la victoire contre le Revolution.

L’homme est éloquent en point de presse. À la première question qui lui a été posée, il a fait le résumé de la rencontre en deux minutes. Il ne se gêne pas pour reprendre les journalist­es sur des points d’ordre technique. Il ne veut pas parler de ses joueurs sur une base individuel­le. Il préfère parler de l’équipe.

Bien entendu, il a dit qu’il ne faut pas s’emballer après seulement trois matchs. « Tout est loin d’être parfait, a-t-il mentionné.

« Il y a encore beaucoup à faire.» Mais il a laissé filtrer un brin d’optimisme. « Ça commence à ressembler à quelque chose », a-t-il conclu.

ÇA PREND UN GROS NOM

Certes, l’acquisitio­n d’un joueur vedette serait un bienfait. L’Impact a connu ses meilleurs moments aux guichets avec Didier Drogba dans la formation.

L’effet s’est évaporé lorsque le célèbre Ivoirien est parti.

Les amateurs n’ont pas beaucoup à se mettre sous la dent depuis. Pour qu’il y ait plus de gens aux matchs, Joey Saputo devra sortir de l’argent de ses poches et le plus tôt serait le mieux.

C’est primordial pour l’image de son équipe.

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PHOTO AGENCE QMI, JOEL LEMAY Le gardien Clément Diop a disputé un solide match, hier .

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