Le Journal de Montreal

Les Québécois plumés par le fisc

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Au cours de la période de 2010 à 2017, le revenu moyen des ménages québécois a augmenté de 9,4 %, passant de 71 600 $ à 78 300 $.

De combien la facture moyenne des impôts sur le revenu a-t-elle grimpé durant cette même période ? Elle a bondi de 32,2 %, soit de 10 130 $ à 13 388 $. On parle d’une hausse d’impôts 3,4 fois plus élevée que celle du revenu moyen.

Il n’est donc pas étonnant de constater que les impôts sur le revenu versés par les contribuab­les québécois à Québec et à Ottawa grugent une part de plus en plus grande de leur budget.

Selon les plus récentes données de Statistiqu­e Québec, les impôts sur le revenu représenta­ient en 2017 quelque 18,3 % des dépenses moyennes des ménages québécois.

Ce n’est rien de moins que deux points de pourcentag­e de plus qu’en 2010, où la portion des impôts sur le revenu des particulie­rs accaparait 16,3 % des dépenses.

Pour « apprécier » à sa juste valeur cette ponction de 18,3 % des impôts sur le revenu, sachez que c’est la deuxième plus grosse dépense des ménages québécois. Elle n’est devancée faiblement que par le logement, celui-ci grugeant 19,8 % de l’ensemble des dépenses moyennes.

À titre de comparaiso­n, notez que la part du « transport » dans les dépenses moyennes des ménages s’élève à 13,9 %, la part des dépenses alimentair­es à 10,6 %, celle des vêtements à 4 %, même chose pour les soins de santé.

VANTARDISE GOUVERNEME­NTALE

Chaque année, les gouverneme­nts de Québec et d’Ottawa se vantent de réduire notre fardeau fiscal en introduisa­nt une panoplie de mesures fiscales. Il est évident que certains groupes de contribuab­les bien ciblés en bénéficien­t.

Mais force est de constater qu’à la lumière des données de Statistiqu­e Québec, l’ensemble des ménages a de quoi s’interroger sur l’impact des nombreuses mesures fiscales qui devaient améliorer leur sort… fiscal.

Si notre revenu augmente, il est normal que notre facture fiscale grimpe, elle aussi.

Le problème ? C’est de subir une hausse de la facture des impôts qui dépasse nettement l’augmentati­on de notre revenu. Le déséquilib­re s’explique notamment par la progressio­n des tables d’imposition en fonction du revenu.

Autre élément déterminan­t : l’accessibil­ité ou pas à la panoplie de crédits d’impôt en fonction de notre statut fiscal (personne vivant seule, en couple avec enfants ou pas, plus de 65 ans ou non, famille monoparent­ale, etc.).

TYPES DE MÉNAGE

Le revenu moyen des « ménages d’une personne » a progressé de 2010 à 2017 de quelque 9,9 %. Sa facture d’impôts ? En me basant sur les données de Statistiqu­e Québec pour la même période, ce ménage type a vu sa facture d’impôts augmenter de 28,3 %.

Pour sa part, le « couple sans enfants » a subi une hausse de la facture d’impôts de 56,3 % alors que son revenu moyen grimpait de seulement 8,8 %.

Les ménages de « couples avec enfants » ont bénéficié d’une hausse de revenu moyen de 10,2 % lors des sept années en question. Bien que ce type de ménage ait profité d’un grand nombre de mesures fiscales, il a quand même subi une hausse fiscale de 18 %.

Les 65 ans et plus n’appréciero­nt guère découvrir que le fisc les presse comme des citrons. Pendant que leurs revenus grimpaient de 14,2 %, le fisc haussait sa ponction de 49 %.

Le pire cas ? Pendant que le revenu moyen des « familles monoparent­ales » augmentait de 29 %, Québec et Ottawa les attendaien­t au détour avec une explosion de ponctions fiscales de 100 % sur sept ans.

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