Le Journal de Montreal

Tout juste libéré, Lula promet de « continuer à lutter » pour le peuple

L’ex-président brésilien acclamé par la foule qui l’attendait à sa sortie de prison

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CURITIBA | (AFP) L’exprésiden­t brésilien Lula a été libéré hier, acclamé à sa sortie de prison à Curitiba par une marée rouge de militants de gauche, auxquels il a promis de « continuer à lutter » pour le peuple brésilien.

Luiz Inacio Lula da Silva a été remis en liberté au lendemain d’un arrêt de la Cour suprême qui affecte des milliers de détenus, après plus d’un an et demi d’incarcérat­ion.

Lula, 74 ans, est sorti à pied, souriant aux côtés de sa nouvelle compagne, la sociologue Rosangela da Silva, embrassant chaleureus­ement des sympathisa­nts et saluant la foule d’un poing levé.

Des milliers de militants l’ont acclamé, certains en larmes, devant le siège de la Police fédérale de Curitiba, où il purgeait une peine de huit ans et dix mois de prison pour corruption.

DISCOURS

Combatif, il a rapidement harangué la foule de sa voix rauque. « Je veux continuer à lutter pour améliorer la vie du peuple brésilien », a-t-il dit, attaquant d’emblée le gouverneme­nt du président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

« Le peuple a de plus en plus faim, il est au chômage, le peuple travaille pour Uber ou livre des pizzas », a lancé Lula, qui avait pu, au cours de ses deux mandats (2003-2010) extraire près de 30 millions de Brésiliens de la pauvreté dans une période de forte croissance économique.

Vous avez apporté « la démocratie dont j’avais besoin pour résister aux canailles du côté pourri de l’État brésilien, de la justice brésilienn­e, qui a tout fait pour criminalis­er la gauche », a poursuivi Lula, dont le discours a été interrompu à plusieurs reprises par des « Lula je t’aime ! ».

Émue, sa compagne a posé plusieurs fois sa tête sur son épaule tandis qu’il parlait. Quand la foule a crié « un bisou, un bisou ! », il s’est rapidement exécuté, embrassant sur la bouche celle qu’il souhaite rapidement épouser.

Après ce premier bain de foule à Curitiba, Lula doit aller aujourd’hui près de Sao Paulo, au syndicat des métallurgi­stes de Sao Bernardo do Campo, où il était resté retranché avec ses partisans avant de se rendre aux autorités pour commencer à purger sa peine en avril 2018.

D’AUTRES À VENIR

Au-delà de l’ex-président de gauche, d’autres détenus pourraient bénéficier de l’arrêt pris jeudi soir par la Cour suprême : ils sont près de 5000 à être concernés par cette décision qui sera appliquée au cas par cas et change radicaleme­nt l’applicatio­n des peines au Brésil.

Sur un vote serré de six voix contre cinq, les magistrats de la haute cour ont mis fin tard jeudi à une jurisprude­nce selon laquelle une personne peut être emprisonné­e avant l’épuisement de tous ses recours si sa condamnati­on a été confirmée en appel, comme c’est le cas pour Lula.

De nombreux autres détenus condamnés dans le cadre de l’opération anticorrup­tion Lavage Express, une enquête tentaculai­re qui a fait trembler l’ensemble de la classe politique, pourraient prochainem­ent eux aussi recouvrer la liberté.

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PHOTO AFP Combatif, l’ex-président brésilien Lula s’est exprimé devant des milliers de partisans à sa sortie de prison, hier à Curitiba, où il purgeait une peine de 8 ans et 10 mois pour corruption.

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