Justin Trudeau se veut rassurant auprès de ses alliés
AFP | Le premier ministre Justin Trudeau a voulu rassurer hier les alliés du Canada après l’arrestation d’un espion présumé qui disposait de documents potentiellement « dévastateurs » pour la sécurité de ce pays et de ses partenaires, selon les dernières révélations de cette affaire digne d’un roman policier.
Cameron Ortis, directeur général du Centre national de coordination du renseignement de la GRC, a été arrêté jeudi dernier et accusé formellement le lendemain en vertu de la loi sur la protection de l’information liée à la sécurité nationale, notamment contre l’espionnage étranger. Il est soupçonné d’avoir volé quantité de documents sensibles dont la divulgation pourrait causer des dommages « dévastateurs » au Canada et à ses alliés, selon un rapport des services secrets canadiens consulté par la chaîne publique CBC News.
INFORMATIONS SENSIBLES
C’est une enquête de la police fédérale américaine (FBI), à laquelle la GRC collaborait en 2018, qui a mis au jour « une possible corruption » au sein de la police fédérale canadienne et mené à l’arrestation de la « taupe » présumée, a précisé hier la chef de la Gendarmerie royale du Canada, Brenda Lucki, lors d’une conférence de presse.
Membre de l’OTAN, le Canada fait partie de la puissante alliance de renseignement dite des « Five Eyes », avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Il dispose à ce titre d’un accès libre à des informations parmi les plus sensibles de la planète.
« Nous sommes en communication directe avec nos alliés sur ces enjeux de sécurité, pas seulement avec nos alliés des Five Eyes », a indiqué Justin Trudeau, lors d’un déplacement de campagne à Terre-Neuve.
« Nous travaillons avec eux pour les rassurer, mais je peux vous assurer que tous comprennent que nous traitons cette situation avec beaucoup de sérieux », a ajouté le chef libéral qui briguera un deuxième mandat lors des élections législatives du 21 octobre.
« LIMITER LES DÉGÂTS »
« Je peux comprendre que nos alliés des “Five Eyes” soient inquiets », a indiqué de son côté Brenda Lucki. « Ensemble, nous évaluons les répercussions possibles sur les opérations », a-t-elle cependant précisé en soulignant que des mesures étaient mises en place avec les autres agences pour tenter de « limiter les dégâts ».
Âgé de 47 ans et employé de la police fédérale depuis 2007, Cameron Ortis avait notamment travaillé sur une affaire de blanchiment présumé de millions de dollars au Canada, orchestrée par des responsables russes et qui avait été dénoncée par Sergueï Magnitski, un juriste russe mort en prison en 2009.