Les Québécois bientôt les principaux actionnaires
Les difficultés financières de Stornoway forcent Québec et la Caisse de dépôt à prendre encore plus de place dans l’actionnariat de ce producteur de diamants au modèle d’affaires risqué.
Au terme de la restructuration de Stornoway, Investissement Québec (IQ) détiendra 35 % à 40 % de l’entreprise, tandis que la Caisse aura une participation de 14 % ou 15 %.
Il est donc possible qu’ensemble, Québec et la Caisse contrôlent plus de 50 % des actions de la « nouvelle » Stornoway, qui ne sera plus inscrite en bourse. Jusqu’ici, IQ possédait 26,9 % de Stornoway, alors que la Caisse détenait des intérêts de 14,9 %, pour un total de près de 41,9 %.
«UNJOYAU»
Un autre acteur québécois, Redevances Aurifères Osisko, détiendra quant à lui 32 % à 36 % de Stornoway.
« La mine Renard de Stornoway, c’est un joyau qui est important au Québec, affirme Bryan Coates, président d’Osisko. Pour nous, c’est important d’être là quand nos partenaires sont en situation difficile. On est là pour tenter de les aider à passer à travers. »
Selon M. Coates, il pourrait s’écouler 18 mois à deux ans avant que Stornoway ne voie enfin la lumière au bout du tunnel.
L’entreprise Osisko est devenue un créancier garanti de Stornoway en faisant l’acquisition, en 2017, de divers actifs miniers appartenant à la firme spécialisée Orion. À l’instar de la Caisse, Osisko détient des contrats d’achat de diamants de Stornoway.
Le 4e et dernier actionnaire de Stornoway sera un fonds constitué aux Bermudes qui appartient à la firme torontoise Triple Flag Mining Finance. Il détiendra 14 % ou 15 % de l’entreprise. Triple Flag est contrôlée par le controversé milliardaire américain Paul Singer, qui aime investir dans les titres de dette en difficulté.
De son côté, la mairesse de Chibougamau, Manon Cyr, ne se formalise pas des millions de dollars de fonds publics engloutis dans Stornoway.
« Si on veut développer une industrie minière au Québec, il faut que le gouvernement y participe », insiste-t-elle.