Le Journal de Montreal

Cinq choses à savoir sur le Groenland

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AFP | En fin de semaine, la presse avait révélé que Donald Trump s’était renseigné sur la possibilit­é pour les États-Unis d’acheter le Groenland. Mais pourquoi le président veut-il faire du territoire un État américain ?

TERRE VERTE

Le Groenland (« terre verte » en danois) n’a de végétal que le nom puisque l’île de deux millions de km2 (pratiqueme­nt la même dimension que le Québec), bordée au trois quarts par les eaux de l’océan Arctique, est recouverte à 85 % de glace. Le Groenland était une colonie danoise jusqu’en 1953, date à laquelle il est entré dans la « Communauté du Royaume » danois. En 1979, l’île accède au statut de « territoire autonome » dont l’économie dépend toujours fortement des subsides versés par Copenhague.

AU COEUR DU RÉCHAUFFEM­ENT

Le territoire se trouve sur la ligne de front de la fonte des glaces arctiques, région qui se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète. Selon les experts, le niveau des océans continue à monter d’environ 3,3 mm par an et le phénomène semble s’accélérer. La fonte de sa calotte glaciaire est à l’origine de 25 % de cette hausse et risque de s’intensifie­r. Si elle devait disparaîtr­e, le territoire contiendra­it assez de glace pour faire augmenter le niveau des océans de sept mètres.

PÉTROLE ET MINÉRAUX

Si le Groenland exporte son poisson, c’est surtout ses entrailles qui suscitent l’intérêt des puissances étrangères : le sous-sol groenlanda­is recèle en effet des minéraux précieux (or, rubis, uranium, olivine) et des réserves pétrolière­s et gazières.

ROUTES DU NORD

À la fin de la guerre froide, Washington a délaissé l’Arctique, mais la donne a changé avec les nouvelles prétention­s chinoises et l’interventi­onnisme de la Russie. La Chine a développé une présence qui reste pour l’instant surtout économique et scientifiq­ue. Elle tisse sa toile pour gagner des marchés et espère profiter à terme de la route du Nord, qui raccourcit le trajet entre les océans Pacifique et Atlantique. Quant à la Russie, elle espère devenir dans l’Arctique la première puissance économique et militaire en profitant elle aussi de la route du Nord et de l’ouverture du passage du Nord-Est.

UNE VIEILLE CONVOITISE

Ce n’est pas la première fois que les États-Unis tentent de mettre la main sur le Groenland. En 1867 déjà, le départemen­t d’État avait manifesté son intérêt. Puis en 1946, le président Harry S. Truman avait offert en échange de l’île 100 millions $ de l’époque – en or – et des territoire­s en Alaska.

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